samedi 15 avril 2017

DAVID BOWIE IS... Floating in a most peculiar way in Tokyo !




On prétend souvent que dans la vie personne n’a jamais droit à une seconde chance… Dans mon cas on peut affirmer que c’est rigoureusement inexact puisque je n’avais malheureusement pas pu assister à l’exposition Parisienne consacrée à David Bowie en 2015... Et voici que son pendant nippon est organisé pile poil concomitamment à ma venue au Japon ! Joie !
J’ai donc pu réparer cette erreur deux ans plus tard et sous d’autres latitudes.

L’exposition « David Bowie is » a été initialement organisée par le London’s Victoria and Albert Museum en 2013. Elle a depuis parcouru les quatre coins du monde, de Berlin à Toronto en passant par Melbourne (attirant pas moins 1.6 millions de visiteurs) avant de poser ses valises à Tokyo.


Les costumes de scènes sont à l'honneur.

En arrivant devant le bâtiment on tombe directement sur un présentoir cubique annonçant fièrement l’exposition. Les fans étant libre de laisser des commentaires sur chacun des quatre cotés du présentoir, les graffitis recouvrent largement l’affiche de moult messages d’amour et d’admiration à leur idole.

Force est de constater que le succès de l’exposition ne se dément pas puisque la file d'attente est assez imposante. Et ceci malgré un prix assez élevé : 2.400 Yen (soit environ 21€).

Organisation nippone oblige tout le monde attend sagement en ligne dans une atmosphère courtoise et respectueuse. Le public est manifestement hétéroclite regroupant hommes comme femmes de tous âges. Du rocker tatoué au travailleur en costume bleu foncé…



Une file conséquente qui ne décourage pas les fans !

L’entrée franchie des écouteurs nous sont distribués se déclenchent automatiquement dans chaque pièce et diffusant musiques ou interviews en accord avec les thèmes du lieu où l’on se trouve.

Plus de 300 objets sont exposés, dont les textes écrits de la main de Bowie, des pochettes d’albums, des peintures, des photographies…

Les œuvres et les modèles exposés viennent tous des archives personnelles de Bowie et s’étalent sur pas moins de 5 décennies. Une performance quasi inédite, même s’il faut reconnaître que la période 70-80 se taille clairement la part du lion. Elle est la plus représentée, notamment au niveau des costumes de scènes de la star (à la notable exception du fameux manteau arborant le drapeau Anglais « The Union Jacket » conçu par Alexander Mcqueen en 1997).



The Union Jacket !

L’exposition démontre comment l’œuvre de Bowie a tout à la fois influencée et était influencée par différents mouvements artistiques, comme le théâtre, le cinéma ou le design. Des passerelles sont habilement lancées entre tous les médias artistiques.

Le coté ludique n'est pas oublié au passage, puisqu'à certaines heures une maquilleuse propose de vous grimer à l'image du chanteur !
On est pas sûr qu'il s'agisse réellement d'une bonne idée, mais l'initiative a le mérite de faire rire les touristes... 


Star sur canapé.

Bref que l’on soit un fan hardcore ou un néophyte cette exposition se révèle passionnante. Seul point noir : victime de son propre succès on circule difficilement dans les couloirs et on peine parfois à accéder aux œuvres exposées.
Vous me direz cela ne m’a pas réellement posé de problème : je suis grand et les Japonais sont petits ! La vie est belle.

Petite anecdote amusante au passage : les photos à l’intérieur de l’exposition sont interdites. Comme il se doit (et n’écoutant que mon courage) j’ai bien entendu bravé cette interdiction pour les besoins de cet article (et surtout pour mon plaisir personnel avouons-le) jusqu’au moment où je me suis fait prendre en flagrant délit ! Une des surveillantes m’interpelle très en colère en me disant (dans un anglais approximatif) que les photos ne sont pas autorisées ! Elle exige du coup que j’efface la mémoire de mon appareil photo ! Pas contrariant j’efface, en la lui montrant, la photo que je viens de prendre (qui était ratée au passage) mais en gardant toute les autres ! Hihi.
Moins une et je perdais toutes mes photos ! Mince on ne rigole vraiment pas avec le règlement au pays du soleil levant ! Avis aux contrevenants...


Photo volée au péril de mon appareil !

Bowie and Japan

Le choix du Japon, seul pays d’Asie visité par l’expo, est tout sauf anodin car Bowie a toujours entretenu des liens particuliers avec ce pays depuis sa première visite en 1973.

Son étrange fascination pour ce pays se retrouve à travers toute sa carrière, notamment par l’utilisation des kimonos futuristes de Kansai Yamamoto sur la tournée « Ziggy stardust ». Sur l'un d'eux figuraient des inscriptions en Kanji où l’on pouvait lire son nom phonétiquement mais également la phrase : «Vomissements ardents et évacuation d'une façon menaçante » (Aucune idée de ce que cela veut dire mais c'est vaguement inquiétant).


Kimono et messages métaphysiques.

La collaboration avec ce styliste fut d'ailleurs assez fructueuse puisqu'il produira pour le chanteur de nombreuses tenues de scène, dont la fameux uniforme emblématique de Bowie évoquant tout à la fois un kimono, une tenue cosmonaute, un costume de clown et les sillons d'un 33t !

Kimono à sillon.

La musique n’est bien évidemment pas en reste de cette influence nipponne puisque Bowie jouera lui même du Koto sur l’album "Heroes" de 1977. De plus il écrira un instrumental spécialement composé pour le Japon intitulé "Crystal Japan" (il devait initialement servir de publicité pour une marque de Saké !).

On peut également cité comme référence au pays du soleil levant le texte lu en Japonais en introduction de l'album "Scary monsters and super creeps".

Peinture réalisée par Bowie lui même, rendant hommage à un de ses auteurs préférés : Yukio Mishima

Au niveau cinéma on peut signaler son rôle homoérotique dans "Furyo" ("Merry Christmas Mr Lawrence") avec Takeshi Kitano et Ryuichi Sakamoto, dirigé par Nagasia Oshima. Ces trois personnalités sont d’ailleurs interviewées pendant l’exposition, donnant leurs impressions sur leur rencontre avec le chanteur.

Le desinger Kansai Yamamoto dira de Bowie : “C’était quelqu’un qui savait s’exprimer à la fois à travers la musique et la mode. Les gens de la sorte ne sont plus si rares de nos jours, mais il a été l’un des pionniers à faire les deux.”
En rajoutant toute fois "Je ne sais pas pourquoi il était si attiré par le Japon, mais peut être que ce n’était pas le pas le pays ou la nipponerie en elle-même. Il savait juste quand quelque chose lui allait bien."




Quoi qu’il en soit la vraie réussite et la fascination qu'exerce cette exposition tient dans sa manière de rendre compte de tous les aspects du talent de Bowie (et des propres contradictions du personnage). On comprend clairement que son œuvre n’appartient plus seulement au domaine du rock mais à celui de l’art et de la performance.



J'y étais !


1 commentaire:

  1. 🙏Mister Malcontent, Merciiii pour ce beau partage👩🏻‍🎤Bowie for ever, Nad

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