mardi 29 juin 2021

GODZILLA EN 36 FILMS (6ème et dernière partie)



Suite et fin de la saga du roi des monstres ! Cette fois-ci, pas de reportage Avant/Après car ces derniers films sont majoritairement made in US ! (Je m'occuperai de retrouver leurs lieux de tournage lorsque mon blog s'appellera "Mister Malcontent goes to America" !)


30 - GODZILLA de Edward Gareth - 2014
3 étoiles sur 5.
Le jour de son anniversaire, le jeune Ford perd sa mère lors d’un incident dans une centrale nucléaire. 15 ans plus tard, le garçon s’est engagé dans l’armée. Il apprend avec colère l’arrestation de son père au Japon. Celui-ci est convaincu que la mort de sa femme n'est pas due à un accident. Il pense qu'elle a été causée par une créature inconnue. Il ne se trompe pas et la susdite créature ne tarde pas à se réveiller, suivie de près par une seconde bestiole de l’autre côté de la terre… Alors que les 2 kaijūs essaient de se rejoindre pour se reproduire, un troisième monstre apparaît : Godzilla !


En 2014, Warner Bros acquiert les droits de Godzilla et se met en tête de réaliser le second film américain consacré au roi des monstres. Autant le premier (par Roland Emmerich) était un franc désastre, autant celui est beaucoup plus respectueux du concept de Godzilla. De plus, doté d’un budget très conséquent, il présente un roi des monstres remarquable et impressionnant de réalisme. Par contre, disons-le, le film est assez lent et très long à se mettre en place. Godzilla n’apparaît que très tardivement. On pourrait penser que la lenteur du film permettrait à l'histoire de s’installer progressivement, permettant aux personnages de mieux se définir, mais ce n’est, hélas, pas le cas. Les relations entre les protagonistes sont assez superficielles et on n’est nullement ému par leurs mésaventures. Sans même parler des incohérences et des clichés qui pullulent ici…

Moralité : on s’ennuie un peu en attendant la dernière partie du film, où arrive l’homérique affrontement final. La forme est là, mais pas encore le fond. En définitive, le film ne parviendra pas à se démarquer de son statut de blockbuster lambda. Les américains ne comprennent toujours pas ce qui fait le charme et la magie de Godzilla !




31- GODZILLA RESURGENCE 
(Titre original : Shin Godzilla) de Hideaki Anno et Shinji Higuchi - 2016

5 étoiles sur 5.
Une créature étrange est repérée dans la baie de Tokyo. Muant au fur et à mesure, la créature quitte les eaux pour semer la panique dans la capitale nippone. Le gouvernement est pris de panique et cafouille méchamment sur la façon de gérer la crise. L’éventualité de lancer une bombe atomique pour détruire la créature (alias Godzilla) commence à se faire jour. Pour empêcher ce désastre un plan de bataille de la dernière chance est mis en place… Les autorités nippones parviendront-elles à éviter le pire ?


Le succès du précédent film américain convainc les pontes de la Tōhō de relancer la franchise au Japon ! Hideaki Anno et Shinji Higuchi, deux pointures de l’animation nipponne (L'ATTAQUE DES TITANS notamment), vont co-réaliser un Godzilla à nul autre pareil ! Le film se présente comme une critique sociétale et politique du Japon. Il décrit les travers du gouvernement nippon avec réalisme et efficacité.

La mutation étant le maître mot du film, la franchise est ici totalement réinventée. Ainsi, tous les films précédents sont ici purement et simplement annulés, y compris le premier de 1954 ! SHIN GODZILLA narre donc la toute première apparition du roi des monstres ! Tant qu'à dynamiter la saga, autant y aller à fond ! Ainsi, la première partie du film portera avant tout sur l’incapacité des autorités nippones à gérer l’inattendu. Alors, je vous vois venir, oui, sur le papier il a de quoi être inquiet : filmer longuement des réunions ministérielles avec des hommes (et quelques femmes) statiques dans leurs costards et derrière leurs bureaux, ce n’est, a priori, pas très sexy… Et pourtant ! Avec une réalisation incroyablement inventive et créative, les réunions deviennent des sommets de théâtralité ! 

Tout comme le film original et celui de 1984, SHIN GODZILLA parle des peurs et des tensions de son époque. En l’occurrence, Godzilla est une métaphore de l’incapacité des gouvernements à gérer les désastres naturels. Le tsunami-Godzilla met la nation entière à genou, et cela en à peine quelques heures ! 

The biggest Godzilla ever !

Le film propose une approche totalement inédite qui renouvelle entièrement la franchise. Le film réinvente les origines de Godzilla, tout autant que son apparence. Les puristes sont choqués, mais le film fonctionne et donne naissance au film de monstre le plus étrange et génial de la franchise !

Par ailleurs, le film atteint une beauté visuelle incomparable. Même les grosses productions américaines au budget colossal ne peuvent prétendre à la pertinence et la grâce visuelle de SHIN GODZILLA.

Si vous ne devez retenir que 2 films dans toute la franchise, cela sera sans conteste l’original de 1954 et celui-ci ! Chacun dans son genre, les deux longs métrages sont aussi pertinents, innovants et métaphoriques.
Un des plus beaux fleurons du Fantastique moderne.

Au niveau des lieux de tournage, j'ai déjà consacré un article complet à la question, vous pouvez le consulter ici-même. Soulignons la précision nipponne : le parcours de Godzilla à travers Tokyo est parfaitement crédible ! Il suit, en effet, une trajectoire parfaitement réaliste à travers la capitale nippone...




32 - GODZILLA PLANET OF MONSTERS 

(Titre original : Gojira: Kaijū Wakusei) de Kōbun Shizuno et Hiroyuki Seshita - 2017 

2,5 étoiles sur 5.
Les derniers survivants de l’holocauste provoqué par Godzilla ont fui dans l’espace à la recherche d’une nouvelle terre d’accueil. Après 20 ans d’errance, les humains décident de retourner sur terre. Du fait d’un décalage temporel, 20.000 ans se sont en réalité écoulés sur terre ! Ils ont la surprise de constater que l’écosystème a évolué en fonction du roi des monstres. Sans solution de repli, les humains n’ont d’autre choix que d’affronter à nouveau Godzilla pour reconquérir leur planète…


Peu de temps après le succès phénoménal de SHIN GODZILLA, la Tōhō annonce une trilogie d’Animés ! Les trois films formeront une seule et même histoire. L’animation étant supposée ouvrir un potentiel de créativité illimité, le projet semble donc attrayant de prime abord. 
A l’arrivée, malgré son potentiel, le film se révèle assez décevant. Après un début étourdissant, résumant rien de moins que l’extinction de la race humaine, le film, dans sa progression, se révèle assez fastidieux et extrêmement bavard. Le phénomène est encore aggravé par un scénario ne prenant aucunement le temps de développer ses personnages. Le protagoniste, Haruo Sakaki, est caricatural à souhait, passant son temps à asséner des déclarations mélodramatiques tonitruantes. Le second personnage principal, Metphies, un prêtre extraterrestre, est terne à souhait. Bien que supposément mystérieux, il manque cruellement de charisme. Les autres personnages n’ont aucune épaisseur, en particulier Yuko qui ne sert que de faire valoir. 

Pire que tout, Godzilla lui-même est absent de la plus grande partie du film ! Il n’apparaît que très tardivement et lorsqu’il montre finalement le bout de son nez, il semble bouger au ralenti. Il ne sortira vraiment de sa léthargie apparente qu’en fin de film, pour une dernière scène de bataille vraiment prenante.

L’animation en 3D est très convaincante pour les paysages ou les vaisseaux spatiaux. Le graphisme est de toute beauté. En revanche, pour ce qui concerne les mouvements des humains c’est beaucoup moins réussi. Les personnages paraissent un peu raides et figés dans leurs attitudes.

Au final, ce premier épisode se révèle trop cérébral et embourbé dans son propre concept pour être vraiment captivant. Sa conclusion donne cependant l’envie de connaître sa suite… Ce n’est déjà pas si mal.




33 – GODZILLA : CITY ON THE EDGE OF THE BATTLE 
(Titre original : Gojira: Kessen Kidō Zōshoku Toshi) de Kōbun Shizuno and Hiroyuki Seshita - 2018

3 étoiles sur 5.
Les armées humaines ont été défaites dans l’épisode précédent. Les derniers survivants ont trouvé refuge chez des indigènes appelés les Houtua. Grâce à eux, ils découvrent que Mechagodzilla existe toujours ! Cependant, sa technologie, basée sur le nanométal, l’a fait évoluer en tant que ville à part entière ! Les humains comptent bien utiliser cette cité automatisée pour tuer Godzilla ! Cependant, le nanométal se révèle être une arme dangereuse, qui pourrait bien être plus redoutable que le roi des monstres lui-même…


Cette suite sort à peine 6 mois après PLANET OF MONSTERS. Après l’aridité de l’épisode précédent, cette suite est une vraie bonne surprise. Débarrassée du casting pléthorique du premier épisode, l’action commence vraiment en se recentrant sur une poignée de survivants. Haruo, qui était précédemment un braillard agaçant, trouve ici une vraie profondeur introspective.

Cependant, les fans de la série risquent fort d’être à nouveau déçus, tant Mechagodzilla n’a finalement plus rien à voir avec leur robot favori. Et, en effet, on ne voit pas très bien comment il a pu évoluer en une ville complète ! Quoi qu’il en soit, l’histoire est enfin plus prenante et plus originale en introduisant les Houtua, des humains ayant évolué pour cohabiter avec Godzilla. 

Le film continue à utiliser les mêmes techniques d’animation que précédemment, avec les mêmes travers : des décors magnifiques et des effets 3D impressionnants, mais les mouvements des humains ne sont pas très fluides. Les personnages se meuvent de manière peu naturelle.

Ce deuxième volet est, hélas, toujours un peu terne, mais le développement des personnages évite les écueils du premier film. Moins ennuyeux, il se permet même d’apporter de nouveaux éléments à la mythologie de Godzilla.





34 - GODZILLA : THE PLANET EATER 
(Titre original : Gojira: Hoshi o Kū Mono) de Kōbun Shizuno and Hiroyuki Seshita - 2018 

4 étoiles sur 5.
Après la destruction de la ville Mechagodzilla, les survivants se tournent vers le prêtre Metphies et son étrange religion. Il pense, en effet, que leur salut ne pourra venir que de son dieu : un dragon doré à 3 têtes… King Ghidorah ! Après avoir attiré le kaijū tricéphale sur la terre, celui-ci ne tarde pas à affronter Godzilla ! Parallèlement, Haruo, lui aussi, combat Metphies sur un plan plus philosophique que physique…


La trilogie se termine en apothéose avec l’épisode qui sera, de loin, le meilleur des trois. Enfin moins rébarbatif et plus cohérent ! L’ambiance apocalyptique du film est particulièrement bien amenée. Tout comme Mechagodzilla avant lui, Ghidorah est, lui aussi, réinterprété mais cette fois-ci pour le meilleur. Devenu un destructeur de planète intergalactique, il a la capacité de traverser le temps et l’espace. De plus, le culte morbide que lui voue Metphies contribue à lui donner une crédibilité et le rendre plus effrayant. Le film est également le seul des trois à montrer un combat de kaijūs (même si son côté formel est pour le moins surprenant). 

L’un des aspects les plus intéressants du film est l’affrontement psychologique entre Haruo et Metphies. Ce dernier tente de convertir ce premier à son culte nihiliste et mortuaire. Imaginative et créative, cette conclusion se révèle fascinante et étonnante. Amenant à nouveau la franchise sur le terrain de l’expérimentation. 

Cependant, la route de l’enfer étant pavée de bonnes intentions, le côté expérimental ne sort, hélas, pas la trilogie de la cérébralité et la maintient, au contraire, sur le terrain de la spiritualité absconse. Le film ne manque pas de bonnes idées, par contre il manque cruellement de personnages attachants et de réel impact émotionnel. 

En définitive, on regarde ce film avec un certain détachement et sans s’être réellement investi affectivement dans l’histoire. Dommage !





35 – GODZILLA : ROI DES MONSTRES
(Titre original : GODZILLA: KING OF THE MONSTERS) de Michael Dougherty - 2019 

4 étoiles sur 5.
Cinq ans après l’apparition de Godzilla, l’organisation Monarch (dont la mission est de chasser les monstres) a découvert de nombreuses créatures, à l'état de stase, à travers le monde. Les membres de l’organisation disposent à présent d’une machine, créée par le docteur Emma Russell, leur permettant de communiquer avec les titans. Malheureusement, Russell et sa fille, Madison, sont kidnappées par l’éco-terroriste Alan Jonah. Celui-ci compte réveiller les kaijūs afin de libérer la terre des actions destructrices des humains.
Le Monarch, aidé du père de Madison, Mark, tente de l’arrêter. Il ne parvient cependant pas à empêcher l’éveil de Mothra, Rodan et surtout King Ghidorah ! Les monstres ne vont pas tarder à s’affronter pour conquérir la suprématie sur la terre !
 

Après le succès du film américain de 2014, Warner brothers et Legendary pictures mettent immédiatement en chantier une suite. Cette fois-ci, Gareth Edwards laisse sa place de réalisateur à Michael Dougherty. On pourrait dire que le film a le défaut de ses qualités (et vice versa) : autant le film de 2014 était long à se mettre en place, autant celui-ci misera tout sur l’action. Peut-être trop car, comme tout bon blockbuster, les effets et leurs rythmes effrénés se font au détriment de l’histoire !

Ainsi donc, les personnages sont caricaturaux en diable, les gentils très gentils et les méchants très méchants ! (Bon vous savez tous ce qu'est un blockbuster, je ne vous apprends donc rien.) Cependant le film possède 2 atouts majeurs venant compenser ses travers : 

- Tout d’abord, la réussite graphique incontestable de la photographie ! On voit bien que le budget TRES confortable a été utilisé avec sagesse ! Les trucages sont époustouflants et les images sont somptueuses ! Les kaijūs sont extrêmement réalistes et se meuvent avec fluidité et grâce tout au long du film. Les effets sont tout simplement les meilleurs de toute la franchise !
- Ensuite, le réalisateur est manifestement un fan de Godzilla puisque, contrairement aux 2 films précédents, il respecte l’esprit des films japonais ! Les motivations et les spécificités de chaque kaijū sont fidèles aux originaux.
Même les thèmes musicaux de Ikira Ifukube sont (partiellement) réutilisés ! Un vrai bonheur pour les fans.

Par contre, comme dit plus haut, le scénario se révèle gratuitement alambiqué. L’action se centre surtout sur la famille de Mark, Emma et sur leur fille Madison, pourtant leurs personnages ne sont guère développés et n'ont pas beaucoup de relief. Conséquence logique : on a, de fait, bien du mal à s’attacher à eux. 

Quoi qu’il en soit, ce KING OF MONSTERS reste un excellent film d’action, mené tambour battant et doté d’une prodigieuse beauté graphique. Cerise sur le gâteau, il est extrêmement respectueux de la mythologie Godzillienne. 
Un film par un fan pour des fans!

 
36 - GODZILLA VS KONG d'Adam Wingard - 2021

0,5 étoile sur 5.
Le scénario étant totalement absurde (même selon les standards de la franchise, qui sont, avouons-le, souvent assez bas) il va m'être compliqué de le résumer. Essayons, quoi qu'il en soit...

L’action commence 5 ans après KING OF MONSTER. King Kong vit désormais sous un dôme surplombant Skull Island, supposé cacher son existence à Godzilla. Ces deux monstres sont, en effet, issus de races très anciennes, et toujours rivales. La cohabitation des deux titans sur la même planète est donc impossible.
Les choses se gâtent lorsque Walter Simmons (le PDG de la société robotique Apex Cyberntics) acquiert la conviction qu’une source d’énergie infinie se trouve cachée au centre de la Terre creuse (car oui, comme chacun sait, la terre est creuse). Pour la trouver, il compte bien utiliser l’étrange connexion qui unit Kong à ce lieu. Aussitôt dit, aussitôt fait, l'infortuné singe est arraché à son île. Puissamment drogué, il est emmené par bateau à la recherche de la source d’énergie… en Antarctique. Il va sans dire que, privé de la protection du dôme, King Kong ne tarde pas à être repéré par Godzilla. Le combat devient inévitable...


Bon, j'ai déjà dit tout le mal que je pensais de ce film dans l'article paru chez BruceLit. Je vais donc essayer de ne pas trop me répéter, mais en résumé, on peut reconnaître au film sa fulgurance visuelle. Les effets spéciaux sont tout simplement splendides. Les Kaijus sont d'un réalisme stupéfiant. Sans doute un vrai bonheur à voir sur grand écran... Pas de bol, un certain Covid-19 en a décidé autrement: le film ne sortira jamais au cinéma en France ! Nous privant par là-même du seul aspect positif du film !

Pour le reste, le film a, semble-t-il, été écrit avec les pieds et les lambeaux de scénario ne semblent exister que pour relier maladroitement les scènes d’action entre elles.
Alors, allons-y dans l’ordre : le film est supposé constituer le point d’orgue du MonsterVerse, et offrir une conclusion spectaculaire aux précédents KONG et KING OF MONSTERS. Cependant, en guise de point d'orgue, il ressemble surtout à un pétard mouillé ! Grotesque sous tous les aspects, le film échoue tout particulièrement dans la gestion des personnages. Sans doute pour compenser la vacuité des psychologies, les scénaristes ont cru bon d’affubler l’histoire d’une multitude de personnages… qui ne servent tout simplement à rien ! Alors que le film se termine on est incapable de citer le nom des personnages (et encore moins de vraiment dire ce qu’ils faisaient là). Seuls 2 ou 3 protagonistes sont vraiment utiles à…euh… l’histoire (ne me demandez pas les noms hein), les autres ne servent qu’à occuper le temps et l’espace entre 2 séances de baston.

Le film enchaîne les aberrations, les fautes de script et les contradictions comme d'autres enfilent les perles. Ne tournons pas autour du pot, ce film est tout simplement nul ! Pas grand-chose à sauver de cette purée indigeste, rébarbative et boursouflée. Cependant, les défenseurs de ce film (car étrangement il y en a) m’ont généralement opposé une plaidoirie reposant sur 3 arguments pouvant se résumer comme suit :

- «Ce film ne vole pas plus haut qualitativement parlant que les 3 quarts des films dont il s'inspire. C'est exactement la même daube, mais délocalisée».
Pour certains des prédécesseurs nippons, je ne peux pas réellement réfuter cet argument (j’ai, du reste, détaillé dans cette série d'articles le caractère pour le moins surréaliste de certains d'entre eux). En revanche, si on peut, en effet, reconnaître les mêmes travers scénaristiques, on pardonne cependant plus facilement au créateur qu’au (mauvais) copieur. Sans compter que les films de la période Showa (pour ne parler que d'elle) ont, au moins, l’excuse d’un budget ridiculement bas.

- «Hey mon gars c’est un film d’action ! Tu attendais quoi ? De la réflexion ?»
Argument massue s’il en est, qui sous-entend que les spectateurs sont prêts à renoncer à la moindre trace d’histoire crédible pour avoir leur dose de testostérone. Est-il déraisonnable d’attendre un minimum d’histoire entre deux explosions ? Un minimum de rapport humain crédible entre deux pains dans la tronche ? Dois-je rappeler que réaliser un film d’action ne veut pas nécessairement dire prendre les spectateurs pour des idiots ? Le genre a réussi a gagner ses lettres de noblesses au travers de films tels que DIE HARD, TERMINATOR, MATRIX et autres AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE… L’histoire du cinéma regorge de films ayant réussi à mélanger action débridée et sens de la narration, effets tonitruants et dialogues percutants… Bref, en un mot comme en 100, NON ce n’est pas parce qu’un film a de bons effets spéciaux qu’il doit pour autant oublier de s'appuyer sur une bonne histoire et de bons personnages. Dépenser des millions de dollars et ne pas être foutu de payer un scénario crédible ? No way ! 

- «Pourquoi pardonner les mêmes défauts à deux films, sous prétexte que l'un est américain et l'autre japonais ?»
Voir plus haut, si certains films de la franchise étaient, effectivement, totalement tartes, ils avaient au moins un charme kitsch indéfinissable. Par exemple, si nous comparons la version américaine de KONG VS GODZILLA avec l’original nippon de 1962 (mais si, rappelez-vous, j'en ai parlé ici-même), on peut aisément dire que le scénario est à peu près aussi mauvais des deux côtés. Cependant, le film japonais avait au moins le mérite de trancher clairement le combat entre les deux titans en déterminant un gagnant (Kong) et un perdant (Godzilla), plutôt que de rester sur un statuquo ridicule comme la mouture moderne ! Car oui (tant pis pour le spoil) le film américain se termine par un idiot « Ah ben non, en fait on est amis en vrai ! », alors qu'ils ont passé les 3 quarts du film à se foutre allègrement sur la gueule. Une sorte d’Ecole des fans post-moderne : tout le monde a gagné !
L'original japonais, malgré ses tares, était doté d'un sens pointu de la dérision et semblait ne pas se prendre au sérieux. Son homonyme US, par contre, est d'un premier degré écrasant et d'une prétention sans limite, alors même qu'il est d'une bêtise crasse !
Un pur navet intersidéral.



Eh bien voilà qui termine (piteusement) la saga cinématographique de Godzilla. L'histoire ne s’arrête, dieu merci, pas là pour autant, puisqu'est actuellement en cours chez Netflix une série d'animés nippons intitulés "Godzilla Singular Point" !
L'occasion d'un prochain article chez Mister Malcontent à n'en point douter !
A suivre donc, encore et toujours...















mercredi 2 juin 2021

GODZILLA EN 35 FILMS (5ème partie)

 



MILLENNIUM PERIOD

Suite de notre voyage temporel dans la filmographie de Godzilla ! Avec 45 ans au compteur, il est temps pour le roi des monstres de faire table rase du passé et, enfin, d'entrer de plain-pied dans le nouveau millénaire !


24 - GODZILLA 2000 : MILLENNIUM 

(Titre original : Gojira Nisen : Mireniamu) de Takao Okawara 1999

3 étoiles sur 5.
La Godzilla Prediction Network (GPN), une organisation indépendante dirigée par Yuji Shinoda et sa fille Lo, tente d’étudier le roi des monstres. A l'opposé, la société Crisis Control Intelligence (dirigée par Mitsuokagiri) cherche à le tuer par tous les moyens. Pendant ses recherches la CCI découvre une météorite gigantesque au fond de l’océan. Bien vite la météorite se révèle être un vaisseau spatial. Une connexion mystérieuse existe entre cet OVNI et Godzilla. Un combat à mort ne tarde pas à s’engager entre eux…



Le seul côté positif du film de Rolland Emmerich est qu’il a convaincu la Tōhō qu’elle ne sera jamais mieux servie que par elle-même. Elle décide donc de ramener sa franchise à la vie ! Ainsi, à peine 2 mois après la sortie du Godzilla américain, la nouvelle version nipponne est mise en chantier !

L’apparence de Godzilla a changé (il paraît maintenant beaucoup plus dangereux et bestial) et sa taille se trouve réduite. Le résultat est très impressionnant (surtout avec son épine dorsale, désormais prédominante). On déplore par contre le manque d’expressivité du visage et son aspect un peu figé. 

Ceci dit, en ce qui concerne le fond, peu de nouveauté : des extraterrestres belliqueux, deux organisations concurrentes avec des stratégies opposées, des combats de kaijūs, des forces militaires impuissantes face au roi des monstres, etc… Par bien des aspects le film cherche à rassurer les fans échaudés par le film américain. Le vrai Godzilla est de retour et, si la surprise n’est pas au rendez-vous, on peut reconnaître au film le mérite de la stabilité et de la continuité. Sans génie particulier le film fait le job et offre un spectacle distrayant. 

Pour cette fois, l’intérêt du film se passe surtout à l’échelle humaine bien plus qu’à l’échelle des monstres (qui offrent plutôt un spectacle assez convenu). Les personnages sont assez fouillés et attachants. Un combat quasi philosophique oppose les deux protagonistes humains sur la façon de gérer Godzilla. Sans aucun doute le point le plus intéressant du film. 

Afin de moderniser le concept, le réalisateur s’essaie à de nouvelles techniques d’effets spéciaux. Le film use et abuse de CGI ainsi que de scènes filmées sur fond vert, pour un résultat très inégal (surtout concernant le vaisseau qui paraît de nos jours totalement ridicule). 

En refusant de choisir entre la modernité des effets numériques et le côté traditionnel des maquettes et des costumes de monstres, le film aura bien du mal à satisfaire les fans. Un film de transition coincé entre deux époques.

Seul point réellement étonnant : le film se termine sur un Godzilla déchainé réduisant Tokyo en cendre ! 


0h57 : Le vaisseau spatial, sorti des eaux, survole Tokyo !
L'OVNI survole le quartier de Shinjuku et tout particulièrement la mairie de Tokyo.

0h57 : Le vaisseau se stabilise au-dessus de l'un des plus hauts buildings de la ville...
Ce bâtiment, situé à côté du métro Hatsudai, abrite le Tokyo Opera City.

0h57 : Panique au pied de la tour !
Le Tokyo Opera City Tower.

0h59 : La presse nationale fait sa Une sur la mystérieuse apparition.
La Tokyo Opera City Tower domine tout le quartier de Shinjuku !

1h15 : La destruction de Tokyo commence !
Vue générale du Park Hyatt Tokyo.

1h18 : Godzilla s'empresse de rejoindre la fête...
Le Rainbow bridge est toujours en place, malgré les efforts du roi des monstres.

1h18 : Godzilla à la recherche du kaijū alien.
Le bâtiment de gauche, et son toit caractéristique, est clairement reconnaissable. Il s'agit de la Tour Sumitomo Fudosan Toranomon.

1h19 : Le saurien radioactif poursuit sa route de destruction à travers la capitale nipponne.
Vue imprenable sur la gare de Shinjuku depuis l'East Deck Bridge.

1h20 : Quand il arrive en ville, c'est la panique sur les boulevards.
La sortie Sud de la gare de Shinjuku.




25 - GODZILLA VS MEGAGUIRUS 
(Titre orginal : Gojira tai Megagirasu: Jî shômetsu sakusen ) de Masaaki Tezuka - 2000
3,5 étoiles sur 5.
A la suite des nombreuses attaques contre le Japon, le gouvernement a créé une nouvelle arme pour éliminer Godzilla : le Dimension Tide (un satellite pouvant émettre des trous noirs miniatures destinés à emprisonner le roi des monstres). Malheureusement, l’utilisation de cette arme a une conséquence inattendue : elle permet à des formes de vies inconnues de s’échapper du trou noir vers notre terre !
Ressemblant à des libellules préhistoriques, ces organismes mutants commencent à se multiplier et se répandre à travers Tokyo. Cherchant une source d’énergie pour leur reine, Megaguirus, les insectes ne tardent pas à s’en prendre à Godzilla…



Après l’échec relatif du film précédent, l’idée de faire une suite directe est abandonnée au profit d’un nouveau reboot. Du reste, ce 2ème épisode marque définitivement le style de la période Millennium : les films ne se suivent pas et s’ignorent mutuellement ! La continuité on s’en tape.
Par exemple dans cette version de l’histoire, l’Oxygen Destroyer n’a jamais été utilisé et donc Godzilla n’a jamais été tué en 1954.

Un nouveau réalisateur est embauché, Masaaki Tezuka, qui avait déjà officié en tant qu’assistant du réalisateur sur plusieurs films de la période Heisei. Et de fait, par bien des aspects, ce film au 21ème siècle paraît anachronique. Il reprend tout d’abord la formule qui avait fait le succès de la période précédente : une organisation paramilitaire tente de détruire Godzilla avec une nouvelle arme technologique, alors qu’un nouveau danger survient sous la forme d’un autre monstre encore plus dangereux. Cette formule donne un méchant goût de déjà-vu. Les personnages caricaturaux rappellent, eux aussi, les pires heures de la franchise.

Cependant, le film est sauvé du désastre par des effets spéciaux très convaincants (le look de Godzilla est identique à celui du film précédent) et des scènes de combats très impressionnantes. Megaguirus est extrêmement agressive et son aspect d’insecte lui donne un côté immédiatement répugnant. Les scènes de combats sont bien plus violentes que précédemment.

Notons également que la bande originale, réalisée par le nouvel arrivant, Michiro Oshima, est particulièrement réussie. Le compositeur se révèle être un digne successeur d'Ifukube. La musique fonctionne en parfaite harmonie avec les images et soutient l’intensité du film pendant toute sa durée. 

Au final, il est regrettable que le film n’ait pas été réalisé 15 ans plus tôt, il aurait clairement passé pour un chef d’œuvre. Hélas, en 2000, il n’est qu’un autre film de Godzilla. Quoi qu’il en soit, en dépit de son manque d’originalité, son côté brutal et bestial le rendent totalement jouissif.



0h01 : Le film commence par une projection des actualités retraçant l'historique de Godzilla. A noter que les images du premier film sont utilisées, mais en incorporant le nouveau look du kaijū !
Une nouvelle fois, la National Diet va faire les frais de la colère du roi des monstres !

0h01 : Le journaliste continue son commentaire en racontant la 2ème apparition de Godzilla, en 1966. Sa nouvelle cible : une centrale nucléaire.
Le saurien radioactif a jeté son dévolu sur la centrale nucléaire de Tōkai. (Source Photo : Wikipedia)

0h02 : Le présentateur explique, qu'après la destruction de Tokyo par Godzilla, la capitale nipponne a été transférée à Osaka.
La tour Tsūtenkaku (Traduisez : « Tour qui mène au ciel ») à Osaka. (Source photo : Flickr)

0h02 : Puisqu'Osaka est la nouvelle capitale du Japon, il est logique d'y avoir construit un nouveau parlement, identique à l'ancien, juste à côté de son fameux château.
Le château d'Osaka date du 16ème siècle. Il a, bien entendu, été détruit et reconstruit plusieurs fois. Sa dernière mouture date de 1997.

0h29 : Le jeune Jun, alors qu'il se balade à Tokyo, ne va pas tarder à se rendre compte que jeter le mystérieux œuf extraterrestre dans les égouts n'était pas une très bonne idée...
Bien que le paysage ait radicalement changé, nous sommes bien à Shibuya, juste derrière la nouvelle tour Shibuya Scramble Square.

0h54 : Shibuya est sous les eaux !
Le fameux centre commercial Shibuya109 noyé, dans la réalité... sous les bouchons !

0h55 : Les enfants de Megaguirus.
La perspective est méconnaissable, même si l'on devine toujours la gare de Shibuya sur la droite, quelque peu perdue dans la masse.

1h04 : Les enfants viennent au secours de la maman...
La gare de Shibuya (sur la gauche) est encore largement reconnaissable.

1h04 : L'escadrille d'insectes s'apprête à se jeter à l'eau...

1h04 : Megaguirus gît au fond de l'eau.
La gare de Shibuya (pas du tout inondée) est désormais surplombée par la tour Shibuya Scramble Square.

1h09 : Megaguirus peut à nouveau s'élever dans les airs !
Le Shibuya109 dans la perspective.

1h09 : La reine sur son trône ! (Notez la coïncidence du timing du film)
Au 109 y'a d'la meuf.

1h12 : Les deux monstres sont en approche !
Aqua city et le bâtiment Fuji TV sont situés sur l'île artificielle d'Odaiba

1h17 : Megaguirus domine la situation.
Daikanransha, la grande roue d'Odaiba.

1h20 : Le duel final aura lieu ici même.
Le bâtiment Fuji Television Network, Inc a manifestement survécu à l'affrontement des deux kaijūs.

1h37 : La ville portera les stigmates de l'affrontement !
Le Rainbow bridge est toujours indemne. (Source photo : Flickr)




26 - GODZILLA MOTHRA & KING GHIDORAH : GIANT MONSTERS ALL-OUT ATTACK 
(Titre original : Gojira, Mosura, Kingu Gidorâ : Daikaijû sôkôgeki) de Shūsuke Kaneko - 2001
4 étoiles sur 5.
Après 50 ans de paix, Godzilla refait surface. Habité par l’âme des victimes de l’empire nippon pendant la seconde guerre mondiale, le roi des monstres déchaine sa vengeance sur le Japon. L’amiral Taizo Tachibana est chargé d’organiser la riposte. Parallèlement, sa fille Yuri, en tant que journaliste, mène l’enquête sur une divinité ayant protégé le Japon en des temps anciens. 
Trois kaijūs, Baragon, Mothra et King Ghidorah se réveillent en même temps pour affronter leur ennemi commun : Godzilla…




Après le flop commercial du film précédent, la Tōhō est, une nouvelle fois, obligée de revoir sa copie. Elle confie cette nouvelle mouture à Shūsuke Kaneko (qui avait déjà opéré sur le retour de GAMERA dans les années 90). Le film est à nouveau rebooté et le roi des monstres change de look (son apparence se rapproche un peu de sa forme primaire). Son origine se voit, elle aussi, réécrite puisque, outre sa création radioactive, le monstre possède également l’esprit des morts de la seconde guerre mondiale. Pour la première fois depuis fort longtemps, Godzilla est totalement maléfique et tout entier tourné vers sa colère et sa vengeance. La franchise opère un véritable retour aux sources, puisque la caméra s’attarde sur les dégâts causés par les destructions du roi des monstres. Bien plus brutal que par le passé, le film se montre d'une violence quasi inédite. Le dynamisme et le réalisme des batailles compensent très largement la réalisation des monstres qui laisse un peu à désirer (tout particulièrement Ghidorah).
A noter que pour la première (et dernière) fois dans l’histoire de la franchise, King Gihdorah et Godzilla inversent leur rôle ! Ce dernier est une bête cruelle alors que ce premier s’installe comme le protecteur de l’humanité ! 

Pas grand-chose à reprocher à ce sympathique film de monstres. Seule sa conclusion pèche un peu : la façon dont Godzilla est terrassé est pour le moins non-conventionnelle (et pas forcément très crédible). Mais quoi qu’il en soit, ne boudons pas notre plaisir, ce film est un grand spectacle réjouissant qui n’oublie pas de rajouter du fond sur des effets. Ca castagne dans tous les sens, sans pour autant être un film décérébré. Réjouissant.


0h01 : Le présentateur n'a pas de bonnes nouvelles...

Le Tsutaya qui domine le fameux carrefour de Shibuya.

0h02 : Les Tokyoïtes apprennent qu'un sous-marin nucléaire américain a disparu !
Plan général du carrefour de Shibuya.

0h43 : Yuri part dans un roadtrip improvisé à la poursuite de Godzilla.

De nos jours, le panneau est toujours en place sur la route 75, en direction du Lac Ashinoko.

0h43 : Surprise ! Baragon part, lui aussi, à la chasse au Godzilla !
Daihakone Street.

0h44 : La poursuite de Godzilla continue...
Nous sommes ici à Hakone-Owakudani, bien connu pour ses éruptions de soufre. (Source photo : Wikipedia)

0h44 : "Ohoh je crois que j'ai vu un kaijū ! Mais oui ! J'ai bien vu un kaijū !"
Nous sommes ici dans le téléphérique menant à Owakudani.

1h00 : La larve de Mothra finit par éclore.
La phalène géante prend son envol depuis le centre du lac Ikeda. (Source photo : Wikipedia)

1h04 : A l'approche des 3 monstres c'est le branle-bas de combat au Ministère de la défense.
Yokohama.

1h25 : Godzilla lance son fameux rayon... Le pont est mal barré !
Le Rainbow bridge.




27 - GODZILLA VS MECHAGODZILLA 
(Titre original : Gojira tai Mekagojira) de Masaaki Tezuka - 2002
3,5 étoiles sur 5.
En 1999, 45 ans après sa première apparition, Godzilla revient et sème à nouveau la terreur au Japon. Les scientifiques s’unissent afin de fabriquer une arme pour le combattre. Pour ce faire, ils utilisent les ossements du Godzilla originel (mort, dans cette version, à l’issue du 1er film, et dont les restes gisaient au fond de la baie de Tokyo). Ajoutant les dernières innovations technologiques, ils construisent un robot appelé Mechagozilla !




Décidemment, coutumier du fait, la période Millennium reboote une nouvelle fois la franchise en faisant fi de la mort de Godzilla dans l’épisode précédent ! Cette version ne brille pas par son originalité et cette relecture, tout autant que ses personnages, semblent avoir déjà été vus plusieurs fois par le passé. 

Construit à partir des ossements de Godzilla, MechaG a, pour la première fois, une raison crédible de ressembler à son modèle ! La version up-datée du robot est très impressionnante et se débarrasse tout à fait de l’aspect intrinsèquement ridicule de ses précédentes incarnations. Pour le reste, c’est statuquo et le film ne fera pas avancer le schmilblick d’un iota. La Tōhō rentabilise sa franchise sans la sortir la moins du monde de sa zone de confort.

Au rayon positif, signalons que les effets sont particulièrement réussis. Si les maquettes restent la norme, des effets CGI viennent harmonieusement se greffer, donnant des scènes de combats particulièrement impressionnantes (et qui compteront parmi les plus convaincantes de toute la franchise !) Concernant le look du roi des monstres c’est un retour à celui de Godzilla 2000.

Au final, sans être remarquable, le film fait le job en offrant un grand spectacle qui réjouira les fans du genre.


0h16 : Le parlement Japonais a finalement voté la création d'un "Biorobot", construit autour des ossements du Godzilla originel : Mechagodzilla !
Nous sommes ici, une nouvelle fois, devant le Bâtiment de la Diète nationale.

0h21 : Un nouveau gouvernement de crise est désigné.
Les bureaux du premier ministre. A noter qu'il est interdit de prendre des photos dans le coin. Un policier avec un joli grand bâton m'a expliqué qu'il ne vaudrait mieux pas que je récidive... Comme on ne rigole pas avec l'autorité au Japon, j'ai bien compris que mon intérêt était de passer mon chemin... au plus vite !

0h37 : On annonce l'arrivée de Godzilla à Hakkeijima Sea Paradise. Les visiteurs du parc doivent évacuer rapidement !

Le Yokohama Hakkeijima Sea Paradise vu de haut. Il s'agit d'un large complexe incluant, parc d'attractions, aquariums, centre commercial, hôtel et marina. Le tout situé à Kanazawa-ku.

0h37 : Panique pour tous les visiteurs du parc !
La tour panoramique de Yokohama Hakkeijima Sea Paradise.

0h37 : Finie la rigolade ! Godzilla est là !

0h37 : Le roi des monstres va faire le ménage par le vide chez les dauphins.
Le musée aquatique de Yokohama Hakkeijima Sea Paradise.

0h54 : Pour faire face à l'arrivée de Godzilla à Tokyo, l'armée déploie les grands moyens.
Bâtiments à quelques encablures de la gare de Shinagawa.

1h00 : L'ordre est donné d'activer Mechagodzilla !
Retour à la National Diet.

1h01 : La bataille s'engage entre Godzilla et son double mécanique.
L'un des canaux de Shinagawa.

1h12 : Dernières lumières sur Tokyo avant le blackout total !
Acomu, la société de crédit à la consommation, au premier plan, est toujours en place, par contre le Jumbo a fermé ses portes à Shinjuku.




28- Godzilla, Mothra, Mechagodzilla : TOKYO SOS 
(Titre original : Gojira Mosura Mekagojira Tōkyō Esu Ō Esu) de Masaaki Tezuka - 2003
3,5 étoiles sur 5.
Un an après sa bataille avec Godzilla, Kiryu (alias Mechagodzilla) est reconstruit et modifié pour affronter à nouveau le roi des monstres. Les choses se compliquent lorsque les Shojibins (deux fées jumelles, envoyées par Mothra) apparaissent demandant que les ossements du Godzilla originel (contenus dans Mechagodzilla) soient rendus à la mer. Elles assurent que Mothra défendra le Japon en lieu et place du robot. Cependant, alors que Godzilla arrive à nouveau à Tokyo, Mothra se retrouve en difficulté. L’aide de MechaG sera indispensable pour affronter le roi des monstres…




Ce film est une suite directe du précédent, brisant au passage la règle des films indépendants instaurées depuis le début de la période Millennium. Masaaki Tezuka prend, à nouveau, la réalisation du film, assurant la continuité avec le film précédent. Ainsi donc, la recette de GODZILLA VS MECHAGODZILLA est à nouveau appliquée, pour le meilleur et pour le pire, puisque les travers du précédent opus sont ici reproduits : les copié/collé de scènes déjà vues sont pléthores (notamment le combat entre Godzilla et les deux larves de Mothra), un scénario simplicissime qui n’existe que pour justifier les scènes de combat (qui occupent quand même la quasi moitié du film) au détriment de l’intrigue et du développement des personnages...

Quoi qu’il en soit, le contrat est largement rempli, car les effets sont tout simplement remarquables. Mention spéciale à Mothra qui, avec ses mouvements très fluides et très harmonieux, est probablement l’incarnation du kaijū la plus convaincante à ce jour.
Au final, TOKYO SOS est un bon film d’action avec des effets étourdissants et un dynamisme incroyable. On regrette simplement que l’intrigue ne soit pas davantage développée, le film eût été probablement l’un des meilleurs de toute la franchise.
Dommage.


0h13 : Le jeune Shun se hâte de rentrer chez son grand-père.
La passerelle empruntée par le garçon se trouve à Daiichikeihin.

0h26 : Grand brainstorming au sein des Forces japonaises d'autodéfense : faut-il utiliser Mechagodzilla ?
Le Ministère de la Défense à Ichigaya.

0h31 : Grand branle-bas de combat : Godzilla approche de Tokyo !
Tokyo Tower (vue depuis la tour Mori à Roppongi)

0h32 : Evacuation générale !
Le San'en-zan Zōjō-ji (alias le temple Zōjō-ji), superbe édifice que l'on retrouvera quelques années plus tard dans le film Wolverine 2. Voir mon reportage ici-même.

0h32 : Les militaires investissent la tour de Tokyo afin d'en faire leur QG.
La tour de Tokyo : sans doute un modèle de légèreté mais relativement disgracieux.

0h33 : Désormais c'est officiel, Godzilla a atteint Tokyo !
L'île artificielle d'Odaiba vue depuis la baie de Tokyo.

0h34 : Les missiles anti-Godzilla traversent le ciel nippon !
La Mori Tower à Roppongi Hills. Je ne résiste pas, au passage, à glisser une photo de "Maman" la célèbre sculpture arachnéenne.

0h34 : Les missiles atteignent leur but, pour la plupart.
Le Rainbow bridge.

0h39 : Le premier affrontement entre Mothra et Godzilla tourne au désavantage de ce dernier.

La passerelle a semble t-il été remaniée, en direction de la Sakurada-dori.

1h00 : Le protagoniste doit rejoindre Mechagodzilla, son plan : prendre le métro à moto !
La station Toranomon a "légèrement" changé depuis le film.

1h08 : Godzilla continue sa progression dans Tokyo, il va cependant avoir une surprise de taille...
Un film de Godzilla sans destruction de la Diète Nationale n'est pas un film de Godzilla !

1h08 : Kiryu (alias Mechagodzilla) est sur pied pour affronter le saurien radioactif !
Le parlement japonais vu de haut. (Source photo : Besthqwallpappers)




29 - GODZILLA FINAL WARS 
(Titre original : Gojira Fainaru wōzu) de Ryūhei Kitamura - 2004 
2 étoiles sur 5.
L’Earth Defense Force (l’EDF ! Que personne ne rigole), composée d’humains mutants, est chargée de défendre le monde des kaijūs. Ça tombe bien car, justement, les monstres géants attaquent les principales capitales du monde ! Soudainement une race d’extraterrestres, appelés les Xilliens, les fait mystérieusement disparaitre ! Prétendant aider l’humanité les aliens ont, en réalité, un plan bien plus noir. Il apparaît bien vite que le dernier espoir de l’humanité face à ces belliqueux E.T est son ancien pire ennemi : Godzilla !


Après la contreperformance au box-office de TOKYO SOS, la Tōhō décide de mettre un terme à la franchise. La fin de Godzilla coïncidera donc avec son 50ème anniversaire. Tant qu’à enterrer la série, autant le faire dans un feu d’artifice ! Le réalisateur Ryūhei Kitamura est en charge de signer le film de kaijū le plus cher jamais tourné ! Référentiel à l’extrême, le long métrage aura pour but d’enchainer le plus grand nombre de clins d’œil aux 28 films précédents (et souvent - avouons-le - au détriment de toute logique), une sorte de menu « Maxi Best Of », aussi calorique qu’indigeste.

Le but est clairement d’enchainer les scènes d’actions non-stop sans laisser aux spectateurs le temps de reprendre leur souffle. Une débauche impressionnante d’effets et de cascades. Niveau scénario, rien de nouveau sous le soleil, nous ne sommes pas très loin d’un remake de DESTROY ALL MONSTERS. Bien que minimaliste, l’intrigue remet l’humain au cœur de l’intrigue. Alors que, d’habitude, les humains sont impuissants face à Godzilla, ils ont ici un rôle majeur et sont clairement partie prenante. Un bon point, sans doute le seul, puisque pour le reste, l’histoire ne tient pas du tout la route tant elle est ridicule et abracadabrantesque. 

Niveau casting, signalons le retour de quelques acteurs vus précédemment dans la série. Les vétérans sauvent les meubles, ce qui n’est hélas pas le cas des nouveaux venus qui jouent un peu comme des savates (mention spéciale pour le catcheur, Don Frye, qui interprète un capitaine cartoonesque en diable) et semblent cabotiner à qui mieux mieux !

Concernant les ennemis de Godzilla, le film est si plein de kaijūs que la plupart d’entre eux n’ont droit qu'à quelques minutes à l’écran, ce qui, pour le coup, est assez dommage. Le film ne peut s’apprécier qu’au second degré tant tout est exagéré, pour ne pas dire grotesque. FINAL WARS présente un étrange patchwork de films de kaijūs, de Kung-fu (ascendant SAN KU KAI), le tout sous haute influence de MATRIX…
Selon votre point de vue, vous considérerez ce film comme totalement nul, ou parfaitement désopilant ! Fais ton choix camarade. 
Une chose est sûre cependant : Godzilla méritait une fin plus digne ! 


1H14 : Le Gotengo part hardiment donner la chasse à Godzilla !
La ville de Manazuru dans la Baie de Sagami.

Alors disons-le, pour ce dernier film de la période Millenium j'ai carrément fait chou blanc au niveau lieux de tournage ! Mis à part la scéne présentée ci-dessus, je n'ai trouvé aucun endroit ! Pas réellement étonnant pour un film tourné essentiellement en studio... Quoi qu'il en soit, je ne résiste pas à la tentation de terminer cet article en faisant une petite compile des scènes parisiennes de ce FINAL WARS ! Pas de raison que nous, misérables occidentaux, échappions à la fureur des kaijūs !






A suivre dans mon 6ème et dernier article de la saga Godzilla !
つづく