mardi 29 juin 2021

GODZILLA EN 36 FILMS (6ème et dernière partie)



Suite et fin de la saga du roi des monstres ! Cette fois-ci, pas de reportage Avant/Après car ces derniers films sont majoritairement made in US ! (Je m'occuperai de retrouver leurs lieux de tournage lorsque mon blog s'appellera "Mister Malcontent goes to America" !)


30 - GODZILLA de Edward Gareth - 2014
3 étoiles sur 5.
Le jour de son anniversaire, le jeune Ford perd sa mère lors d’un incident dans une centrale nucléaire. 15 ans plus tard, le garçon s’est engagé dans l’armée. Il apprend avec colère l’arrestation de son père au Japon. Celui-ci est convaincu que la mort de sa femme n'est pas due à un accident. Il pense qu'elle a été causée par une créature inconnue. Il ne se trompe pas et la susdite créature ne tarde pas à se réveiller, suivie de près par une seconde bestiole de l’autre côté de la terre… Alors que les 2 kaijūs essaient de se rejoindre pour se reproduire, un troisième monstre apparaît : Godzilla !


En 2014, Warner Bros acquiert les droits de Godzilla et se met en tête de réaliser le second film américain consacré au roi des monstres. Autant le premier (par Roland Emmerich) était un franc désastre, autant celui est beaucoup plus respectueux du concept de Godzilla. De plus, doté d’un budget très conséquent, il présente un roi des monstres remarquable et impressionnant de réalisme. Par contre, disons-le, le film est assez lent et très long à se mettre en place. Godzilla n’apparaît que très tardivement. On pourrait penser que la lenteur du film permettrait à l'histoire de s’installer progressivement, permettant aux personnages de mieux se définir, mais ce n’est, hélas, pas le cas. Les relations entre les protagonistes sont assez superficielles et on n’est nullement ému par leurs mésaventures. Sans même parler des incohérences et des clichés qui pullulent ici…

Moralité : on s’ennuie un peu en attendant la dernière partie du film, où arrive l’homérique affrontement final. La forme est là, mais pas encore le fond. En définitive, le film ne parviendra pas à se démarquer de son statut de blockbuster lambda. Les américains ne comprennent toujours pas ce qui fait le charme et la magie de Godzilla !




31- GODZILLA RESURGENCE 
(Titre original : Shin Godzilla) de Hideaki Anno et Shinji Higuchi - 2016

5 étoiles sur 5.
Une créature étrange est repérée dans la baie de Tokyo. Muant au fur et à mesure, la créature quitte les eaux pour semer la panique dans la capitale nippone. Le gouvernement est pris de panique et cafouille méchamment sur la façon de gérer la crise. L’éventualité de lancer une bombe atomique pour détruire la créature (alias Godzilla) commence à se faire jour. Pour empêcher ce désastre un plan de bataille de la dernière chance est mis en place… Les autorités nippones parviendront-elles à éviter le pire ?


Le succès du précédent film américain convainc les pontes de la Tōhō de relancer la franchise au Japon ! Hideaki Anno et Shinji Higuchi, deux pointures de l’animation nipponne (L'ATTAQUE DES TITANS notamment), vont co-réaliser un Godzilla à nul autre pareil ! Le film se présente comme une critique sociétale et politique du Japon. Il décrit les travers du gouvernement nippon avec réalisme et efficacité.

La mutation étant le maître mot du film, la franchise est ici totalement réinventée. Ainsi, tous les films précédents sont ici purement et simplement annulés, y compris le premier de 1954 ! SHIN GODZILLA narre donc la toute première apparition du roi des monstres ! Tant qu'à dynamiter la saga, autant y aller à fond ! Ainsi, la première partie du film portera avant tout sur l’incapacité des autorités nippones à gérer l’inattendu. Alors, je vous vois venir, oui, sur le papier il a de quoi être inquiet : filmer longuement des réunions ministérielles avec des hommes (et quelques femmes) statiques dans leurs costards et derrière leurs bureaux, ce n’est, a priori, pas très sexy… Et pourtant ! Avec une réalisation incroyablement inventive et créative, les réunions deviennent des sommets de théâtralité ! 

Tout comme le film original et celui de 1984, SHIN GODZILLA parle des peurs et des tensions de son époque. En l’occurrence, Godzilla est une métaphore de l’incapacité des gouvernements à gérer les désastres naturels. Le tsunami-Godzilla met la nation entière à genou, et cela en à peine quelques heures ! 

The biggest Godzilla ever !

Le film propose une approche totalement inédite qui renouvelle entièrement la franchise. Le film réinvente les origines de Godzilla, tout autant que son apparence. Les puristes sont choqués, mais le film fonctionne et donne naissance au film de monstre le plus étrange et génial de la franchise !

Par ailleurs, le film atteint une beauté visuelle incomparable. Même les grosses productions américaines au budget colossal ne peuvent prétendre à la pertinence et la grâce visuelle de SHIN GODZILLA.

Si vous ne devez retenir que 2 films dans toute la franchise, cela sera sans conteste l’original de 1954 et celui-ci ! Chacun dans son genre, les deux longs métrages sont aussi pertinents, innovants et métaphoriques.
Un des plus beaux fleurons du Fantastique moderne.

Au niveau des lieux de tournage, j'ai déjà consacré un article complet à la question, vous pouvez le consulter ici-même. Soulignons la précision nipponne : le parcours de Godzilla à travers Tokyo est parfaitement crédible ! Il suit, en effet, une trajectoire parfaitement réaliste à travers la capitale nippone...




32 - GODZILLA PLANET OF MONSTERS 

(Titre original : Gojira: Kaijū Wakusei) de Kōbun Shizuno et Hiroyuki Seshita - 2017 

2,5 étoiles sur 5.
Les derniers survivants de l’holocauste provoqué par Godzilla ont fui dans l’espace à la recherche d’une nouvelle terre d’accueil. Après 20 ans d’errance, les humains décident de retourner sur terre. Du fait d’un décalage temporel, 20.000 ans se sont en réalité écoulés sur terre ! Ils ont la surprise de constater que l’écosystème a évolué en fonction du roi des monstres. Sans solution de repli, les humains n’ont d’autre choix que d’affronter à nouveau Godzilla pour reconquérir leur planète…


Peu de temps après le succès phénoménal de SHIN GODZILLA, la Tōhō annonce une trilogie d’Animés ! Les trois films formeront une seule et même histoire. L’animation étant supposée ouvrir un potentiel de créativité illimité, le projet semble donc attrayant de prime abord. 
A l’arrivée, malgré son potentiel, le film se révèle assez décevant. Après un début étourdissant, résumant rien de moins que l’extinction de la race humaine, le film, dans sa progression, se révèle assez fastidieux et extrêmement bavard. Le phénomène est encore aggravé par un scénario ne prenant aucunement le temps de développer ses personnages. Le protagoniste, Haruo Sakaki, est caricatural à souhait, passant son temps à asséner des déclarations mélodramatiques tonitruantes. Le second personnage principal, Metphies, un prêtre extraterrestre, est terne à souhait. Bien que supposément mystérieux, il manque cruellement de charisme. Les autres personnages n’ont aucune épaisseur, en particulier Yuko qui ne sert que de faire valoir. 

Pire que tout, Godzilla lui-même est absent de la plus grande partie du film ! Il n’apparaît que très tardivement et lorsqu’il montre finalement le bout de son nez, il semble bouger au ralenti. Il ne sortira vraiment de sa léthargie apparente qu’en fin de film, pour une dernière scène de bataille vraiment prenante.

L’animation en 3D est très convaincante pour les paysages ou les vaisseaux spatiaux. Le graphisme est de toute beauté. En revanche, pour ce qui concerne les mouvements des humains c’est beaucoup moins réussi. Les personnages paraissent un peu raides et figés dans leurs attitudes.

Au final, ce premier épisode se révèle trop cérébral et embourbé dans son propre concept pour être vraiment captivant. Sa conclusion donne cependant l’envie de connaître sa suite… Ce n’est déjà pas si mal.




33 – GODZILLA : CITY ON THE EDGE OF THE BATTLE 
(Titre original : Gojira: Kessen Kidō Zōshoku Toshi) de Kōbun Shizuno and Hiroyuki Seshita - 2018

3 étoiles sur 5.
Les armées humaines ont été défaites dans l’épisode précédent. Les derniers survivants ont trouvé refuge chez des indigènes appelés les Houtua. Grâce à eux, ils découvrent que Mechagodzilla existe toujours ! Cependant, sa technologie, basée sur le nanométal, l’a fait évoluer en tant que ville à part entière ! Les humains comptent bien utiliser cette cité automatisée pour tuer Godzilla ! Cependant, le nanométal se révèle être une arme dangereuse, qui pourrait bien être plus redoutable que le roi des monstres lui-même…


Cette suite sort à peine 6 mois après PLANET OF MONSTERS. Après l’aridité de l’épisode précédent, cette suite est une vraie bonne surprise. Débarrassée du casting pléthorique du premier épisode, l’action commence vraiment en se recentrant sur une poignée de survivants. Haruo, qui était précédemment un braillard agaçant, trouve ici une vraie profondeur introspective.

Cependant, les fans de la série risquent fort d’être à nouveau déçus, tant Mechagodzilla n’a finalement plus rien à voir avec leur robot favori. Et, en effet, on ne voit pas très bien comment il a pu évoluer en une ville complète ! Quoi qu’il en soit, l’histoire est enfin plus prenante et plus originale en introduisant les Houtua, des humains ayant évolué pour cohabiter avec Godzilla. 

Le film continue à utiliser les mêmes techniques d’animation que précédemment, avec les mêmes travers : des décors magnifiques et des effets 3D impressionnants, mais les mouvements des humains ne sont pas très fluides. Les personnages se meuvent de manière peu naturelle.

Ce deuxième volet est, hélas, toujours un peu terne, mais le développement des personnages évite les écueils du premier film. Moins ennuyeux, il se permet même d’apporter de nouveaux éléments à la mythologie de Godzilla.





34 - GODZILLA : THE PLANET EATER 
(Titre original : Gojira: Hoshi o Kū Mono) de Kōbun Shizuno and Hiroyuki Seshita - 2018 

4 étoiles sur 5.
Après la destruction de la ville Mechagodzilla, les survivants se tournent vers le prêtre Metphies et son étrange religion. Il pense, en effet, que leur salut ne pourra venir que de son dieu : un dragon doré à 3 têtes… King Ghidorah ! Après avoir attiré le kaijū tricéphale sur la terre, celui-ci ne tarde pas à affronter Godzilla ! Parallèlement, Haruo, lui aussi, combat Metphies sur un plan plus philosophique que physique…


La trilogie se termine en apothéose avec l’épisode qui sera, de loin, le meilleur des trois. Enfin moins rébarbatif et plus cohérent ! L’ambiance apocalyptique du film est particulièrement bien amenée. Tout comme Mechagodzilla avant lui, Ghidorah est, lui aussi, réinterprété mais cette fois-ci pour le meilleur. Devenu un destructeur de planète intergalactique, il a la capacité de traverser le temps et l’espace. De plus, le culte morbide que lui voue Metphies contribue à lui donner une crédibilité et le rendre plus effrayant. Le film est également le seul des trois à montrer un combat de kaijūs (même si son côté formel est pour le moins surprenant). 

L’un des aspects les plus intéressants du film est l’affrontement psychologique entre Haruo et Metphies. Ce dernier tente de convertir ce premier à son culte nihiliste et mortuaire. Imaginative et créative, cette conclusion se révèle fascinante et étonnante. Amenant à nouveau la franchise sur le terrain de l’expérimentation. 

Cependant, la route de l’enfer étant pavée de bonnes intentions, le côté expérimental ne sort, hélas, pas la trilogie de la cérébralité et la maintient, au contraire, sur le terrain de la spiritualité absconse. Le film ne manque pas de bonnes idées, par contre il manque cruellement de personnages attachants et de réel impact émotionnel. 

En définitive, on regarde ce film avec un certain détachement et sans s’être réellement investi affectivement dans l’histoire. Dommage !





35 – GODZILLA : ROI DES MONSTRES
(Titre original : GODZILLA: KING OF THE MONSTERS) de Michael Dougherty - 2019 

4 étoiles sur 5.
Cinq ans après l’apparition de Godzilla, l’organisation Monarch (dont la mission est de chasser les monstres) a découvert de nombreuses créatures, à l'état de stase, à travers le monde. Les membres de l’organisation disposent à présent d’une machine, créée par le docteur Emma Russell, leur permettant de communiquer avec les titans. Malheureusement, Russell et sa fille, Madison, sont kidnappées par l’éco-terroriste Alan Jonah. Celui-ci compte réveiller les kaijūs afin de libérer la terre des actions destructrices des humains.
Le Monarch, aidé du père de Madison, Mark, tente de l’arrêter. Il ne parvient cependant pas à empêcher l’éveil de Mothra, Rodan et surtout King Ghidorah ! Les monstres ne vont pas tarder à s’affronter pour conquérir la suprématie sur la terre !
 

Après le succès du film américain de 2014, Warner brothers et Legendary pictures mettent immédiatement en chantier une suite. Cette fois-ci, Gareth Edwards laisse sa place de réalisateur à Michael Dougherty. On pourrait dire que le film a le défaut de ses qualités (et vice versa) : autant le film de 2014 était long à se mettre en place, autant celui-ci misera tout sur l’action. Peut-être trop car, comme tout bon blockbuster, les effets et leurs rythmes effrénés se font au détriment de l’histoire !

Ainsi donc, les personnages sont caricaturaux en diable, les gentils très gentils et les méchants très méchants ! (Bon vous savez tous ce qu'est un blockbuster, je ne vous apprends donc rien.) Cependant le film possède 2 atouts majeurs venant compenser ses travers : 

- Tout d’abord, la réussite graphique incontestable de la photographie ! On voit bien que le budget TRES confortable a été utilisé avec sagesse ! Les trucages sont époustouflants et les images sont somptueuses ! Les kaijūs sont extrêmement réalistes et se meuvent avec fluidité et grâce tout au long du film. Les effets sont tout simplement les meilleurs de toute la franchise !
- Ensuite, le réalisateur est manifestement un fan de Godzilla puisque, contrairement aux 2 films précédents, il respecte l’esprit des films japonais ! Les motivations et les spécificités de chaque kaijū sont fidèles aux originaux.
Même les thèmes musicaux de Ikira Ifukube sont (partiellement) réutilisés ! Un vrai bonheur pour les fans.

Par contre, comme dit plus haut, le scénario se révèle gratuitement alambiqué. L’action se centre surtout sur la famille de Mark, Emma et sur leur fille Madison, pourtant leurs personnages ne sont guère développés et n'ont pas beaucoup de relief. Conséquence logique : on a, de fait, bien du mal à s’attacher à eux. 

Quoi qu’il en soit, ce KING OF MONSTERS reste un excellent film d’action, mené tambour battant et doté d’une prodigieuse beauté graphique. Cerise sur le gâteau, il est extrêmement respectueux de la mythologie Godzillienne. 
Un film par un fan pour des fans!

 
36 - GODZILLA VS KONG d'Adam Wingard - 2021

0,5 étoile sur 5.
Le scénario étant totalement absurde (même selon les standards de la franchise, qui sont, avouons-le, souvent assez bas) il va m'être compliqué de le résumer. Essayons, quoi qu'il en soit...

L’action commence 5 ans après KING OF MONSTER. King Kong vit désormais sous un dôme surplombant Skull Island, supposé cacher son existence à Godzilla. Ces deux monstres sont, en effet, issus de races très anciennes, et toujours rivales. La cohabitation des deux titans sur la même planète est donc impossible.
Les choses se gâtent lorsque Walter Simmons (le PDG de la société robotique Apex Cyberntics) acquiert la conviction qu’une source d’énergie infinie se trouve cachée au centre de la Terre creuse (car oui, comme chacun sait, la terre est creuse). Pour la trouver, il compte bien utiliser l’étrange connexion qui unit Kong à ce lieu. Aussitôt dit, aussitôt fait, l'infortuné singe est arraché à son île. Puissamment drogué, il est emmené par bateau à la recherche de la source d’énergie… en Antarctique. Il va sans dire que, privé de la protection du dôme, King Kong ne tarde pas à être repéré par Godzilla. Le combat devient inévitable...


Bon, j'ai déjà dit tout le mal que je pensais de ce film dans l'article paru chez BruceLit. Je vais donc essayer de ne pas trop me répéter, mais en résumé, on peut reconnaître au film sa fulgurance visuelle. Les effets spéciaux sont tout simplement splendides. Les Kaijus sont d'un réalisme stupéfiant. Sans doute un vrai bonheur à voir sur grand écran... Pas de bol, un certain Covid-19 en a décidé autrement: le film ne sortira jamais au cinéma en France ! Nous privant par là-même du seul aspect positif du film !

Pour le reste, le film a, semble-t-il, été écrit avec les pieds et les lambeaux de scénario ne semblent exister que pour relier maladroitement les scènes d’action entre elles.
Alors, allons-y dans l’ordre : le film est supposé constituer le point d’orgue du MonsterVerse, et offrir une conclusion spectaculaire aux précédents KONG et KING OF MONSTERS. Cependant, en guise de point d'orgue, il ressemble surtout à un pétard mouillé ! Grotesque sous tous les aspects, le film échoue tout particulièrement dans la gestion des personnages. Sans doute pour compenser la vacuité des psychologies, les scénaristes ont cru bon d’affubler l’histoire d’une multitude de personnages… qui ne servent tout simplement à rien ! Alors que le film se termine on est incapable de citer le nom des personnages (et encore moins de vraiment dire ce qu’ils faisaient là). Seuls 2 ou 3 protagonistes sont vraiment utiles à…euh… l’histoire (ne me demandez pas les noms hein), les autres ne servent qu’à occuper le temps et l’espace entre 2 séances de baston.

Le film enchaîne les aberrations, les fautes de script et les contradictions comme d'autres enfilent les perles. Ne tournons pas autour du pot, ce film est tout simplement nul ! Pas grand-chose à sauver de cette purée indigeste, rébarbative et boursouflée. Cependant, les défenseurs de ce film (car étrangement il y en a) m’ont généralement opposé une plaidoirie reposant sur 3 arguments pouvant se résumer comme suit :

- «Ce film ne vole pas plus haut qualitativement parlant que les 3 quarts des films dont il s'inspire. C'est exactement la même daube, mais délocalisée».
Pour certains des prédécesseurs nippons, je ne peux pas réellement réfuter cet argument (j’ai, du reste, détaillé dans cette série d'articles le caractère pour le moins surréaliste de certains d'entre eux). En revanche, si on peut, en effet, reconnaître les mêmes travers scénaristiques, on pardonne cependant plus facilement au créateur qu’au (mauvais) copieur. Sans compter que les films de la période Showa (pour ne parler que d'elle) ont, au moins, l’excuse d’un budget ridiculement bas.

- «Hey mon gars c’est un film d’action ! Tu attendais quoi ? De la réflexion ?»
Argument massue s’il en est, qui sous-entend que les spectateurs sont prêts à renoncer à la moindre trace d’histoire crédible pour avoir leur dose de testostérone. Est-il déraisonnable d’attendre un minimum d’histoire entre deux explosions ? Un minimum de rapport humain crédible entre deux pains dans la tronche ? Dois-je rappeler que réaliser un film d’action ne veut pas nécessairement dire prendre les spectateurs pour des idiots ? Le genre a réussi a gagner ses lettres de noblesses au travers de films tels que DIE HARD, TERMINATOR, MATRIX et autres AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE… L’histoire du cinéma regorge de films ayant réussi à mélanger action débridée et sens de la narration, effets tonitruants et dialogues percutants… Bref, en un mot comme en 100, NON ce n’est pas parce qu’un film a de bons effets spéciaux qu’il doit pour autant oublier de s'appuyer sur une bonne histoire et de bons personnages. Dépenser des millions de dollars et ne pas être foutu de payer un scénario crédible ? No way ! 

- «Pourquoi pardonner les mêmes défauts à deux films, sous prétexte que l'un est américain et l'autre japonais ?»
Voir plus haut, si certains films de la franchise étaient, effectivement, totalement tartes, ils avaient au moins un charme kitsch indéfinissable. Par exemple, si nous comparons la version américaine de KONG VS GODZILLA avec l’original nippon de 1962 (mais si, rappelez-vous, j'en ai parlé ici-même), on peut aisément dire que le scénario est à peu près aussi mauvais des deux côtés. Cependant, le film japonais avait au moins le mérite de trancher clairement le combat entre les deux titans en déterminant un gagnant (Kong) et un perdant (Godzilla), plutôt que de rester sur un statuquo ridicule comme la mouture moderne ! Car oui (tant pis pour le spoil) le film américain se termine par un idiot « Ah ben non, en fait on est amis en vrai ! », alors qu'ils ont passé les 3 quarts du film à se foutre allègrement sur la gueule. Une sorte d’Ecole des fans post-moderne : tout le monde a gagné !
L'original japonais, malgré ses tares, était doté d'un sens pointu de la dérision et semblait ne pas se prendre au sérieux. Son homonyme US, par contre, est d'un premier degré écrasant et d'une prétention sans limite, alors même qu'il est d'une bêtise crasse !
Un pur navet intersidéral.



Eh bien voilà qui termine (piteusement) la saga cinématographique de Godzilla. L'histoire ne s’arrête, dieu merci, pas là pour autant, puisqu'est actuellement en cours chez Netflix une série d'animés nippons intitulés "Godzilla Singular Point" !
L'occasion d'un prochain article chez Mister Malcontent à n'en point douter !
A suivre donc, encore et toujours...















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