Le cinéma Toho de Shinjuku : une décoration impeccable ! |
Depuis
mon installation au Japon j’ai hélas beaucoup manqué de temps pour aller au
cinéma.
Mes
cours m’ayant quelque peu vampirisé mon temps de cerveau disponible, je n’ai dû
aller que 3 fois au cinéma en 4 mois (quand on sait qu’à une époque c’était ma
cadence hebdomadaire, on comprend bien que mon mode de vie a radicalement changé).
Quoi
qu’il en soit je vais quand même entreprendre de vous livrer mes premières
impressions sur les cinémas Tokyoïtes !Au départ vous me direz le concept du cinéma est partout le même à travers le monde : des images projetées sur un écran blanc. Ma foi vous aurez tout à fait raison, mais des différences existent néanmoins et sont le reflet de la culture du pays.
Première chose, disons-le, sans vouloir jouer à la course de chevaux entre orient et occident, mais (il me semble) que le nombre de cinéma ramené au nombre d’habitant est nettement supérieur à Paris qu’à Tokyo ! Les Parisiens seraient plus amateurs de cinéma que les Tokyoïtes ? Une théorie intéressante…
(Si quelqu’un a un comparatif chiffré je suis preneur)
Surtout quand on sait que les films étrangers (principalement Américains) sortent très en retard au Japon par rapport au reste du monde ! Il faut compter en moyenne au moins 6 mois, voire même parfois un an, entre sa date de sortie officielle et sa projection sur les écrans Nippons !
Traduisez
le DVD est déjà en vente en France alors que le film n’est bien souvent pas
encore sorti au pays du soleil levant !
Les portes de l'ascenseur du cinéma décorées aux couleurs du film "Premier contact" de Denis Villeneuve.
Date de sortie initiale du film : octobre 2016, date de sortie nippone : mai 2017.
|
La
plus grande partie des films projetés sont des productions locales. Les films
étrangers restent minoritaires quantativement parlant. Ce qui est paradoxal
dans la mesure où les films étrangers ont une part de marché supérieure aux
films nippons (70% environ).
Quoiqu’il
en soit le principal exploitant de salle au Japon est la société Toho (qui
produit également de nombreux films) mais on peut également citer Aeon, Movix
ou Cineplex…
A
l’instar de Paris la plus part des cinémas indépendants ont fini par mettre la
clé sous la porte (seuls quelques irréductibles demeurent) pour laisser place à
des multiplex.
Au
niveau organisation première différence de taille avec les salles Française :
la possibilité de réserver sa place plusieurs jours à l’avance. Un peu comme au
théâtre les premiers à réserver choisissent les meilleures places, ceux qui achètent
leur place le jour même n’auront plus que le choix des places les moins intéressantes.
On
peut choisir les films projetés en VO ou doublés en Japonais, mais j’ai le
sentiment que ces derniers restent généralement les plus prisés.
Au
niveau tarifs les tickets sont supérieurs à ceux que nous connaissons :
1.800¥ (soit environ 15€) des offres promotionnelles existent néanmoins, mais
hélas rien de comparable avec nos cartes d’abonnements UGC ou GAUMONT.
Des
jours promotionnels ont lieu les 1er et les 14 de chaque mois,
où les séances sont à 1100¥.
Rappelons
également que chaque mercredi a lieu le « Lady’s day » avec des
tarifs également à 1100¥ pour la gent féminine ! (On se croirait en boite
de nuit ma parole !).
Je
ne vais pas faire un détail exhaustif mais en résumé il y a également des
réductions pour les Seniors, les couples mariés âgés de plus de 50 ans, les
lycéens de moins de 18 ans, les handicapés, etc…
Compte tenu du prix du mètre carré à Tokyo les
salles sont rarement situées sur le même palier mais à des étages
différents, il faut souvent prendre l’ascenseur pour aller voir son film !
La régle pour rentrer dans l’ascenseur reste la même que dans le métro :
on pousse pour faire rentrer le plus de monde possible !
La caisse d'un fast food ? Non le stand friandises du cinéma ! |
A l’entrée nous sommes accueillis invariablement par l’inévitable stand des
friandises. Il propose bien sur des popcorns (pas moins de 6 parfums ! Salé,
caramel ou même fromage ! -On m’a même parlé d’un gout Pomme de terre !
- Ne me demandez pas -), mais également de la friture et autres simili
sandwichs chauds ! On pourrait craindre qu’avec un menu pareil la salle
sente le graillon mais contre toute attente il n’en est rien ! Alors
aération efficace, ou spectateurs disciplinés mangeant à l’extérieur de la
salle les aliments les plus odorants, le mystère demeure…
Arrivé
dans la salle, les sièges sont confortables et tous équipés de repose-gobelets,
ou pour être plus précis, d’un repose plateau, puisque c’est carrément tout un
plateau qui est donné au stand des friandises !
Si
commandez quelque chose vous vous retrouverez avec un plateau devant vous
durant le film.
La
séance est précédée comme chez nous de bandes annonces et diverses publicités (aux slogans tonitruants et flashy à souhait).
Des messages sont diffusés demandant aux spectateurs de couper leur téléphone,
de ne pas faire de bruit, de ne pas donner des coups de pied dans les fauteuils,
etc… Ces messages dans l’ensemble respectés.
Et
même les bruits de nourritures que l’on pouvait redouter (devant l’offre
pléthorique) sont assez discrets dans l’ensemble. Les nippons mangent
discrètement et surtout proprement. Voilà qui nous change !
Autre
changement par rapport aux salles parisiennes : les lumières restent
éteintes pendant tout le générique de fin et peu de personne quitte la salle
avant la fin de celui-ci !
En
sortant de la salle les spectateurs emportent leurs déchets (ainsi que leur
plateau) et les remettent aux hôtesses qui les attendent à la sortie de la
salle.
Ordre
méthode et propreté… Nous sommes bien au Japon !
Généralement
près de la sortie se trouve une boutique vendant des articles promotionnels
consacrés aux films à l’affiche : la bande originale en cd, des tshirts, des
gadgets divers et variés…
Pour finir petit passage par les toilettes des hommes du cinéma, à la décoration... de très bon goût ! |
Séance particulièrement instructive. Dépaysement garanti pour ce film au scénario précis et efficace servi par une intrigue rondement menée. Alors que la bande annonce laissait planer un suspense tangible quand à la scène finale des toilettes, on peu malgré tout avoir la sensation de rester sur sa faim en quittant la salle, surtout connaissant les goûts nippons pour l'hyper technologie sanitaire. Mais seuls les plombiers et les inséparables Jacob et Delafon trouveront matière à jouer les pisse-froid. N'étant ni plombière ni très portée sur les dernières créations de chez Toto, je me contenterai donc de saluer cette excellente réalisation.
RépondreSupprimerJe tiens à rester grand public, je n'ai donc pas voulu rentrer trop dans les détails d'ordre sanitaires ;) En tous cas merci de ton commentaire !
RépondreSupprimer