Deuxième partie de mon article retraçant la saga de Godzilla au travers des 35 longs métrages qui lui sont consacrés !
Dans le premier volet, disponible ici même, j'ai abordé le début de la PERIODE SHOWA (soit de 1954 à 1965). Ce nouveau chapitre s'étendra des années 1966 à 1975.
7 - GODZILLA CONTRE EBIRAH : DUEL DANS LES MERS DU SUD
(Titre original : Gojira, Ebirâ, Mosura: Nankai no daiketto, Titre US : Ebirah, Horror of the Deep) de Jun Fukuda - 1966
1 étoile sur 5
Après que son frère eut disparu en mer, le jeune Ryota, deux de ses amis et un cambrioleur, volent un yacht pour le retrouver. Une tempête les fait échouer sur une île où ils découvrent une organisation terroriste, appelée Le Bambou Rouge. Cette dernière a réduit en esclavage la population de l’île voisine, Infant Island, le royaume de Mothra ! Godzilla (qui avait, semble-t-il, choisi cette île pour piquer un roupillon) ne tarde pas à se réveiller et se met en tête d’affronter le gardien de l’île : le homard géant Ebhira !
1 étoile sur 5
Après que son frère eut disparu en mer, le jeune Ryota, deux de ses amis et un cambrioleur, volent un yacht pour le retrouver. Une tempête les fait échouer sur une île où ils découvrent une organisation terroriste, appelée Le Bambou Rouge. Cette dernière a réduit en esclavage la population de l’île voisine, Infant Island, le royaume de Mothra ! Godzilla (qui avait, semble-t-il, choisi cette île pour piquer un roupillon) ne tarde pas à se réveiller et se met en tête d’affronter le gardien de l’île : le homard géant Ebhira !
Le film précédent, INVASION PLANETE X, n’ayant pas rempli pleinement les espérances de la Tōhō (en même temps que son tiroir-caisse) il fut décidé de réduire considérablement le budget du film suivant. La firme considéra que, pour survivre, la franchise devait désormais se tourner vers une audience bien plus jeune (n’ayons pas peur des mots, le public visé était désormais clairement enfantin).
Pas grand-chose à sauver de ce film, réalisé à peu de frais et à la va-vite (il n’y a volontairement pas de scène de destruction urbaine, afin de réduire les coûts). A défaut, le film joue à fond la carte des aventures en pays exotiques, en n’évitant au passage aucun des écueils des productions fauchées. Le moment le plus embarrassant de cet opus : Godzilla et Ebirah jouant au tennis avec un rocher ! Si les films précédents flirtaient souvent avec le kitsch, ils n’en restaient pas moins captivants et/ou étonnants. Ce n’est, hélas, plus le cas ici et la franchise perd notablement en qualité ! Mention spéciale pour le costume de Godzilla, qui a été utilisé si souvent, qu’il semble tomber en morceaux… comme la franchise elle-même !
- Au niveau de mon reportage Avant/Après, il est tout simplement impossible pour ce film car, budget restreint oblige, il a presque totalement été tourné en studio !
8 - LA PLANETE DES MONSTRES ou LE FILS DE GODZILLA
(Titre original : Kaijū shima no kessen : Gojira no musuko, Titre US : Son of Godzilla) de Jun Fukuda – 1967
0,5 étoile sur 5
Un groupe de scientifiques choisit une île du Pacifique pour poursuivre des expériences météorologiques. Comme il se doit, le lieu est déjà habité par des kaijūs : une araignée gigantesque et 3 mantes religieuses monstrueuses ! Ces dernières entreprennent de bouloter un bébé Godzilla à peine sorti de son œuf ! Attiré par ses appels à l’aide, le roi des monstres en personne arrive à la rescousse ! Une fois son enfant sauvé, il entreprend d’élever son enfant en lui expliquant les rudiments de la survie, comme par exemple, comment cracher du feu radioactif ou péter la tronche des kaijūs…
Afin que la nouvelle audience de la franchise (traduisez : les enfants) puisse s’identifier aux personnages, il est décidé de donner un fils à Godzilla. Le film introduit donc le roi des monstres Junior : Minilla ! (Ça sonne comme une mauvaise idée ? Rassurez-vous, c’en est une !) Les scénaristes ne se donnent d’ailleurs pas la peine d’expliquer cette paternité : un œuf apparaît, un jour, au milieu de nulle part et c’est tout ! (pour Maman Zilla on repassera). Concernant le design du rejeton radioactif c’est un franc désastre : il ressemble à un bibendum en latex aussi agaçant que ridicule.
Bon, faire évoluer la franchise vers les plus jeunes, pourquoi pas ? Mais le problème est que même ceux-ci n’y trouveront pas vraiment leur compte ! Entre des araignées mutantes assez effrayantes (et donc incompatibles avec le jeune public, sous peine de cauchemars) et un rythme relativement lent… Le film manque clairement sa cible.
Pour être prosaïque, on pourrait résumer le film en disant qu’il est nul et chiant.
(Demain j’écris pour les Cahiers du Cinéma)
- Aux mêmes causes, les mêmes effets : comme le film précédent, l'intégralité de celui-ci a été tournée en studio ! Donc circulez il n'y a rien à voir !
9 - LES ENVAHISSEURS ATTAQUENT
(Titre original : Kaijū sôshingeki, Titre US : Destroy All Monsters) de Ishirō Honda – 1968
3 étoiles sur 5
L’action se déroule dans un futur proche, en 1999, où tous les kaijūs ont été regroupés sur une île appelée Monster Island. Malheureusement, ils finissent par échapper au contrôle des humains et attaquent des grandes villes à travers le monde. Des extraterrestres, appelés les Kilaaks, prétendent avoir le contrôle sur les monstres et comptent les utiliser pour détruire l’humanité (à moins que celle-ci n’accepte leur domination). Un combat sans pitié s’engage entre les humains et les visiteurs de l’espace…
Ce film était supposé être le dernier de la série, à la suite du déclin du nombre de spectateurs. Pour enterrer dignement la franchise, la Tōhō engage à nouveau Ishirō Honda (le réalisateur et co-créateur de Godzilla) et augmente sensiblement le budget du film. DESTROY ALL MONSTERS comprendra plusieurs kaijūs, précédemment apparus, pour affronter à nouveau le roi des monstres dans un dernier combat épique !
Avec pas moins de 11 monstres, le film est un feu d’artifice autant qu’un hommage à toute la franchise. Les scènes d’action sont très impressionnantes et disposent d’une chorégraphie très élaborée. Les destructions urbaines, avec leurs nombreux immeubles en ruines, sont très convaincantes.
Le moment le plus marquant du film est la scène finale, où tous les monstres s’unissent pour combattre King Ghidorah ! Cet opus est aussi distrayant qu'amusant, offrant un final flamboyant à la série.
Cependant, une nouvelle fois le scénario pêche par son minimalisme, et les personnages manquent cruellement de profondeur. L’histoire reprend, dans les grandes lignes, l’intrigue d’INVASION DE LA PLANETE X mais en moins percutante. Au final, ce sont bien les scènes d’action qui sauvent le film de la débâcle et continuent de faire baigner la franchise dans une grâce miraculeuse. La série se conclut donc par un blockbuster honnête (avec les qualités -le grand spectacle- et les défauts du genre -un scénario au rabais).
- Enfin un film (supposé) se dérouler en milieu urbain ! Je vais donc pouvoir m'en donner à cœur joie dans le reportage Avant / Après ci-dessous.
0h09 : Les Nations Unies doivent faire face à l'attaque synchronisée de tous les kaijūs ! |
En guise d'U.N nous sommes ici au Meguro City Hall. |
0h11 : Les kaijūs sont déchainés, les grandes capitales du monde vont morfler ! |
Moscou by night (Source photo : pxhere) |
0h11 : Après Rodan à Moscou, c'est Gorosaurus qui attaque Paris ! |
Un monument inconnu d'un petit pays exotique ! (Source photo : Wikipedia) |
0h11 : C'est au tour de Godzilla de frapper la grosse pomme ! |
New York vu de l'East River. |
0h35 : La panique s'empare de Tokyo... |
Nous sommes ici à la porte Shimizu-mon, non loin du Palais de l'Empereur. |
0h35 : Evacuation générale ! |
La porte Shimizu-mon, sous sa forme actuelle, date de 1658. La porte faisait partie de l'ancien château d'Edo et est considérée comme ayant une grande importance culturelle et historique au Japon (Source photo : Wikipedia) |
0h36 : Les monstres sèment le chaos dans la ville. |
Le monorail menant à l'aéroport d'Haneda. |
0h40 : La nuit se couche sur Tokyo, devenu un champ de ruines. |
On reconnaît la toiture pointue du Chiyoda, Nippon Budōkan. Celui-ci a été construit pour les Jeux Olympiques de 1964. |
1h13 : Pour le combat final tous les kaijūs se sont donné rendez-vous au pied du Mont-Fuji. |
10 - GODZILLA’S REVENGE
(Titre original : Gojira-Minira-Gabara: Oru kaijū, Titre US : All monsters attack) de Ishirō Honda - 1969
0 étoile sur 5
Ichiro, un jeune garçon, est le souffre-douleur de garnements du quartier. Laissé le plus souvent seul par ses parents, salary man and woman affairés, il trouve refuge dans l’imaginaire. Grand fan de Godzilla, il revit ses aventures, dans son imagination fertile. A tel point qu’il finit par se rendre, en esprit, sur Monster Island, où il devient l’ami de Minilla. Ses aventures fantasmées ne tardent pas à avoir des conséquences sur sa vie réelle…
DESTROY ALL MONSTERS devait être le chant du cygne de la série. Cependant, celui-ci ayant remporté un beau succès, les pontes de la Tōhō reviennent donc sur leur décision et donnent une suite à la saga Godzilla ! A la nuance près que cette fois-ci le film s’adressera uniquement aux enfants (et plus du tout à leurs parents !). Fini le monstre né de l’horreur atomique, nous assistons ici aux aventures d’un Casimir, version écailleuse, occupé à éduquer son enfant, Minilla.
A vrai dire, il n’est pas certain que l’on puisse encore appeler cette nouvelle mouture un « film » tant il est composé aux trois quarts d’images déjà vues et recyclées des films précédents ! Cet épisode fait office de Best Of, version cheap des 15 premières années. Confondant au passage le mot « enfantin » avec le mot « débilitant ». Il est impossible de regarder ce film à l’âge adulte sans être totalement embarrassé, tant tout y est mauvais ! Sans compter qu’en plus, désormais, Minilla parle ! Une catastrophe !
Les enfants sont totalement têtes à claques. Les nouvelles scènes font la part (très) belle au comique de situation. Les gags sont éculés et les blagues tombent totalement à plat. Bref ne tirons pas sur une ambulance : ce film est interdit au plus de 7 ans !
Si je devais trouver une qualité à ce film (et en faisant un effort considérable de mauvaise foi) je dirais qu’il a le mérite de montrer l’impact du développement industriel forcené (post-seconde guerre mondiale) sur l’environnement et sur le mode de vie de toute une génération. Sociologiquement, le film reste donc intéressant. Sans compter que l’enfant mal aimé et maltraité parlera à beaucoup d’entre vous.
Pour le reste, rien à sauver : ceci est le pire film de toute la série !
0h02 : Ichiro est harcelé par des enfants du quartier. |
La passerelle du film existe toujours, elle se trouve à Kawasaki. |
0h03 : Débarrassés de leurs bourreaux en culottes courtes, les deux amis profitent de la vue du haut de la passerelle. |
La passerelle Hamacho à Kawasaki, Kanagawa. |
0h03 : Ichiro et sa copine quittent finalement la passerelle. |
La perspective au débouché de la passerelle. |
0h04 : Une série de vues de Kawasaki se succèdent (la plupart des usines présentes à l'écran ont disparu) illustrant l'industrialisation à outrance de la ville. |
Nous sommes ici sur la route 101 à Kawasaki, située à quelques encablures de la passerelle vue précédemment. |
1h09 : Ichiro va rejoindre son père, cheminot, après une blague douteuse au détriment d'un colleur d'affiches... |
Situé à courte distance de la station JR Freight de Kawasaki, le passage à niveau est encore en place. |
11 - GODZILLA CONTRE HEDORAH
(Titre original : Gojira tai Hedorah, Titre US : Godzilla vs the smog monster) de Yoshimitsu Banno - 1971
3 étoiles sur 5
Le docteur Yano et son fils, Ken, sont attaqués par une étrange créature. Le scientifique est convaincu qu’il s’agit d’un monstre extraterrestre se nourrissant de la pollution. La créature en question, Hedorah, commence à se développer et à se répandre, terrorisant la population au passage. Les efforts conjugués de Godzilla et des forces armées japonaises seront-ils suffisants pour stopper le kaijū toxique ?
Après le film le pire de la série, voici le film le plus bizarre ! Si le cœur de cible du film reste toujours la jeunesse (du reste, le personnage principal est, une nouvelle fois, un enfant), on doit constater que le film choisit un angle pour le moins étrange ! Le long métrage mélange allègrement des éléments psychédéliques (et des références à peine voilées à la drogue), des passages en dessins animés et des scènes ouvertement horrifiques… L’expérimentation a ici une place prédominante, donnant un résultat assez délirant, aux antipodes des films habituels de la franchise ! Pourquoi pas ? Me direz-vous. 11 films plus tard il était temps de faire place à l’innovation dans la série ! Le problème étant que cela se fait au détriment de l’histoire. Celle-ci se retrouve réduite à sa plus simple expression.
On pourrait penser que le film repose uniquement sur l’action mais, paradoxalement, il ne se passe pas grand-chose et les protagonistes prennent (inexplicablement) beaucoup de temps avant d’agir…
L’intérêt principal du film reste Hedorah lui-même, qui est l’un des kaijūs les plus fascinants de la série. D’une part, pour son aspect toujours évolutif (plus il absorbe la pollution industrielle et plus il se développe) et d’autre part, pour son aspect ouvertement répugnant…
Pour la première fois, Godzilla assume pleinement son rôle de héros protecteur de la terre. De plus, le message devient ouvertement écologiste, puisqu'Hedorah est né de la pollution créée par l’humanité ! Retour à l'envoyeur en somme.
Le film reste le plus dérangeant du lot, en présentant de nombreuses scènes de destructions massives (inédites à l’écran depuis le 1er film). De plus, le long métrage n'est pas avare en gros plans de morts violentes (suffocations et étouffements sous le poids de la pollution répandue par le kaijū), sans parler des chairs se dissolvant sous l’effet de l’acide et ne laissant plus qu’un squelette ! Doux paradoxe pour un film supposé s'adresser aux enfants !
Détail amusant, le film introduit une nouvelle façon pour Godzilla de se déplacer : il est projeté par son propre souffle nucléaire ! Aussi iconique que ridicule, cette scène marquera durablement la franchise : the flying Godzilla !
Même dans ses plus mauvais moments la franchise reste créative et fascinante.
0h00 : Le film commence par une vue industrielle devant le Mont Fuji. |
La ville Fuji au pied du Mont éponyme. (Source photo : Wikipedia) |
0h42 : A la question "Comment trouves-tu les lieux de tournage ?" la réponse est "Je regarde la carte des films" ^^ |
12 - OBJECTIF TERRE, MISSION APOCALYPSE
(Titre original : Chikyû kogeki meirei: Gojira tai Gaigan, Titre US : Godzilla vs Gigan) de Jun Fukuda - 1972
1 étoile sur 5
L’artiste Gengo Kotaka est engagé pour concevoir un parc d’attractions pour enfants basé sur le thème de Godzilla ! A la suite d’un concours de circonstances, il se rend compte que le parc n’est qu’une couverture pour des cafards géants extraterrestres qui projettent de conquérir la terre ! Pour ce faire, ils ont comme armes King Ghidorah et leur propre cyborg : Gigan ! Heureusement, Godzilla et Anguirus sont là pour leur faire barrage…
Le film n’a que peu d’intérêt, à part celui d’introduire un nouvel ennemi récurrent : Gigan. C’est également la première et dernière fois que des liens d’amitié se créent entre Godzilla et Anguirus. Ce dernier volant systématiquement au secours du premier lorsque celui-ci est en mauvaise passe.
Quoi qu’il en soit, l’acteur Haruo Nakajima endosse pour la dernière fois le costume de Godzilla, marquant symboliquement la disparition du dernier élément qui avait fait la gloire du roi des monstres. Pour l'anecdote, signalons que, dans ce film, on entend pour la première fois la voix de Godzilla (car, oui, le roi des monstres peut parler !) Vu le résultat, on comprend mieux qu'il ne s'exprime que par grognements dans tous les autres films !
Une fois de plus, une réalisation paresseuse et un budget minimaliste amènent la réutilisation d’images déjà vues dans les films précédents (sans parler de la musique qui, elle aussi, est composée uniquement de vieux morceaux d'Akira Ifukube). Bref, ne tournons pas autour du pot, tout a un côté recyclé dans ce film, à commencer par le scénario ! Il s’inspire, en effet, dangereusement d’intrigues déjà utilisées dans la franchise. Au final, ce film est une gentille bouffonnerie qui ne peut s’aborder que sous l’angle du plaisir coupable.
0h13 : L'artiste Gengo Kotaka rentre chez lui avec une mystérieuse bande magnétique en sa possession. |
Nous sommes ici à Fujimi, Setagaya à Tokyo (Setagaya, Kinuta, 4 Chome − 35−6, 〒157-0073). Le parc est toujours là, avec sa forme très reconnaissable, même si la balustrade bleue a disparu. |
0h13 : Sa bande magnétique éveille bien des convoitises ! Il est attaqué alors qu'il rentre chez lui... |
On reconnait clairement les barres multicolores du parc. |
0h34 : Après avoir infiltré la base ennemie, Gengo Kotaka rentre chez lui... |
...ses amis l'attendent dans son appartement à l'étage. |
L'appartement de l'artiste, juste à côté du parc, n'existe tout simplement plus ! Il a cependant été remplacé par une maison d'apparence assez similaire. |
0h51 : Ca faisait longtemps que Tokyo Tower n'avait pas été détruite dans la franchise ! Cette fois-ci ce sera par Gigan ! |
Une station d'extraction de gaz...euh... ah non pardon, on me dit dans l'oreillette qu'il s'agit de Tokyo Tower. |
13 - GODZILLA 1980 ou GODZILLA VS MEGALON
(Titre original : Gojira tai Megaro) de Jun Fukuda - 1973
2,5 étoiles sur 5
Goro Ibuki, un scientifique, vient d’inventer un cyborg répondant au nom de Jet Jaguar. Bien vite, il se rend compte qu’il est placé sous surveillance par des agents de Seatopia, une civilisation souterraine qui souhaite la destruction de l’humanité. Ils veulent utiliser Jet Jaguar pour servir de guide à leur dieu monstrueux : Megalon ! Si les Seatopiens parviennent à maitriser le cyborg, seul l’intervention de Godzilla pourra les empêcher de conquérir la terre…
Pour cette nouvelle production, la Tōhō souhaite donner un nouvel adversaire à Godzilla, directement inspiré par ULTRAMAN. Un concours est lancé dans les écoles primaires japonaises pour créer un nouveau super-héros. Jet Jaguar est né ! Ceci dit, devant la pauvreté créative du résultat, il sera décidé que J.J ne tiendra pas l’affiche seul. Il partagera la vedette avec Gigan et Megalon. Le film est tourné en 3 semaines (avec, une nouvelle fois, la réutilisation de scènes des films précédents) pour un résultat parfaitement désastreux.
Même selon les standards scénaristiques de la franchise (assez bas, avouons-le) l’histoire est ridicule et grotesque. Il est évident que les lambeaux de scénario ne sont là que pour à amener des monstres à se taper dessus (ce qu’ils font fort bien ceci dit). Tout est fait pour copier les séries télévisées pour enfants de l’époque (SPECTREMAN ou X-OR en tête).
Bon, après une telle description, vous allez me dire que ce film est irrévocablement nul. Eh bien étonnamment non ! Tout le paradoxe de cette période de la franchise est bien là : le film fonctionne malgré ses tares ! On se surprend à être captivé par ses monstres kitsch et toc. Le film a été conçu pour montrer des monstres en latex en train de se battre et, sur ce point, il remplit parfaitement le cahier des charges. L’action est bien rythmée et, pour grotesque que soit l’histoire (et les trucages), on ne peut s’empêcher de passer un bon moment de franche rigolade !
Un sommet de kitsch réjouissant.
0h04 : La ballade champêtre se termine en cauchemar ! Un geyser apparaît au milieu du lac ! |
Nous sommes ici au lac Motosuko dans la préfecture de Yamanashi. Il s'agit de l'un des 5 lacs entourant le Mont Fuji. (Source photo : Wikipedia) |
0h09 : L'inventeur Goro Ibuki rentre dans sa maison cubique. |
La maison est toujours intacte de nos jours ! Elle est toujours aussi surréaliste. Elle se trouve à proximité du métro Kaminoge. |
0h09 : Home sweet home pour Goro, son neveu et son ami. |
La maison, pour des raisons évidentes s'appelle "Blue box house" et a été conçue par l'architecte Mayumi Miyawaki en 1971. |
0h16 : Rokuro, le neveu de Goro, quitte le domicile en conduisant sa mini-moto ! |
0h16 : Après avoir dit au revoir à son neveu, Goro rentre chez lui... |
La maison a connu un ravalement complet, ces dernières années. Le nom "Ibuki" a disparu, ainsi que la fresque murale, originellement présente sous le porche. |
0h17 : Rokuro, le petit motard, met les gaz à bord de son bolide. |
Le trottoir sur lequel Rokuro conduit comme un fou a bien changé de nos jours. Néanmoins le parc Minamitsukushino yanagi (dont le nom est lisible dans le film) est toujours en place. |
0h17 : Le jeune motard ignore qu'il est suivi... |
La route longeant le parc Yanagi a totalement changé. A l'époque, la route était en plein milieu des champs. De nos jours, la ville est là. |
0h18 : Filature discrète du jeune garçon par les hommes de Seatopia. |
L'endroit est difficilement reconnaissable, rattrapé par l'urbanisation galopante du Japon, et pourtant c'est bien ici que la scène a été tournée. |
0h18 : Le jeune garçon vient d'être enlevé ! |
Le carrefour, à côté de Yanagi Koen, est lui aussi totalement méconnaissable. |
0h24 : C'est le moment pour Jet Jaguar d'entrer en action ! |
Retour à la Blue Box House à Kaminoge, Setagaya. |
0h51 : Goro tente de déloger les Seatopiens qui occupent sa maison. |
0h52 : Goro et son neveu mettent en action leur plan d'attaque ! |
Les champs ont laissé place à des habitations qui, désormais, encerclent totalement la Blue Box House ! |
14 - GODZILLA CONTRE MECANIK MONSTER
(Titre original : Gojira tai Mekagojira, Titre US : Godzilla vs. Mechagodzilla) - 1974
3 étoiles sur 5
Le roi des monstres semble revenir à ses premières amours puisqu’il sème à nouveau le chaos et la destruction à travers le Japon ! La confusion est à son comble lorsqu’un deuxième Godzilla apparaît ! La vérité ne tarde pas à éclater : le kaijū destructeur n’était autre qu’un robot : Mechagodzilla ! Celui-ci est l’arme de destruction massive d’aliens à l’aspect simiesque qui veulent conquérir la terre. Suivant une étrange prophétie les humains comprennent que la seule façon de battre le robot est de réveiller une vieille divinité : King Caesar !
Le film précédent ayant été un flop, un changement de politique s’impose. En effet pour célébrer le 20ème anniversaire de la série, la Tōhō renoue un peu avec l’esprit originel de celle-ci, puisque Godzilla attaque à nouveau l’humanité (ce qu’il n’avait pas fait depuis une dizaine de films).
Par rapport à l’impasse créative dans laquelle se trouvait la série, ce film fait office de bulle d’air ! Il faut dire que pour la première fois, il se trouve doté d’un budget bien plus conséquent. Sans être criante d’originalité, l’histoire est un peu plus élaborée que précédemment. Bon bien sûr, de nos jours, le robot Mechagodzilla paraît totalement kitsch (il est, du reste, directement inspiré par le Mechani-Kong du film LA REVANCHE DE KING KONG de 1967) et les maquillages des extraterrestres sont (très mal) pompés sur ceux de la PLANETE DES SINGES. Cependant, les scènes d’action sont bien menées et le rythme assez enlevé.
Bien que s’inscrivant clairement dans la période 70’s de la franchise (traduisez des costumes ringards et un spectacle visant plus spécifiquement les enfants) on est cependant dans le haut du panier avec un film fun et distrayant. Un film de kaijū décomplexé.
0h04 : Pendant une séance de spéléologie Masahiko Shimizu découvre un métal inconnu sur terre... |
0h33 : De retour dans la grotte, le trio ne va pas tarder à découvrir la base secrète des extraterrestres... |
Nous sommes ici dans la grotte Gyokusen, à Okinawa. Elle est, la deuxième plus grande grotte du Japon, avec près de 5 kilomètres de long. Elle s'est formée dans les roches de calcaire il y a plus de 300 000 ans. (Source photo : Wikipedia) |
15 - LES MONSTRES DU CONTINENT PERDU
(Titre original : Mekagojira no gyakushū, Titre US : Terror of Mechagodzilla) de Ishirō Honda - 1975
3 étoiles sur 5
Un sous-marin recherche les restes de Mechagodzilla (détruit à la fin du film précédent). Pendant ces recherches, le submersible est attaqué par un monstre aquatique appelé Titanosaurus. Un scientifique, le professeur Mafune, aigri et désespéré par la mort de sa fille, se fait le complice des aliens simiesques. Il se met en tête de reconstruite le robot. Le nouveau Mechagodzilla et Titanosaurus s’allient alors pour attaquer Tokyo. Une nouvelle fois, seul Godzilla est en mesure de faire barrage aux 2 kaijūs !
Surfant sur le succès du film précédent, la Tōhō lui donne une suite directe. Outre d’être le dernier film de la Période Showa, il est également le dernier film de Godzilla à être réalisé par son co-créateur Ishirō Honda ! La page se tourne…
Pour cette dernière mouture, il est évident que le ton est radicalement différent de l’épisode précédent. En effet, autant celui-ci était fun, rapide et kitschissime, autant cette suite sera, par contre, lente, sombre et pessimiste. Le film s'appuie sur l’amertume d’un vieil homme qui tourne son aigreur contre l’humanité. Le film parle de sujets sombres, tels que l’échec, l’âge, le deuil… Sur le papier, il a tout pour être le film puissant et sombre dont a cruellement manqué la franchise depuis le 1er film ! Hélas, dans la réalité, les choses sont bien différentes. Si la personnalité des protagonistes est, pour une fois, un peu plus fouillée, on n’échappe, hélas, pour autant pas aux clichés habituels, notamment celui du savant fou. Les sujets complexes, qui méritaient de prendre du temps pour être développés, sont regrettablement vite passés à la trappe, pour faire la part belle aux séances d’action coutumières.
Niveau action, justement, les bouchées doubles ont été mises et les effets pyrotechniques sont très impressionnants. Le film contient parmi les scènes de batailles les plus élaborées de toute la période Showa. Partant sur de bonnes intentions, le film ne transforme, hélas, pas complètement l’essai, plombé par la lenteur de l’intrigue et son côté ringard prédominant.
Quoi qu’il en soit, le film ayant fait un nouveau flop au box-office, il achève de convaincre la Tōhō de mettre (provisoirement) un terme à la saga Godzilla. A la fin du film, nous voyons le roi des monstres plonger dans les eaux profondes de l’océan. Il n’en réapparaîtra qu’une décennie plus tard…
0h14 : L'Organisation de la Police Internationale, dont le siège se trouve dans le bâtiment rouge, est en charge de mener l'enquête sur la disparition d'un sous-marin. |
Nous sommes ici devant le mur d'enceinte extérieure du Palais de l'Empereur (Kōkyo), à côté du métro Hibiya. Comme vous pouvez le constater, 46 ans plus tard, les bâtiments ont tous disparu, remplacés par de hauts buildings, sauf le fameux bâtiment rouge ! Il dominait autrefois toute la berge, il est désormais l'un des plus petits immeubles ! Une belle leçon d'humilité... |
0h42 : Après une deuxième rencontre avec Titanosaurus, les membres de l'organisation conçoivent une arme contre le monstre. |
Le bâtiment rouge vu de près. |
Ce 15ème film marque donc la fin de la période Showa. Rendez-vous dans le prochain article de Mister Malcontent avec le début de la période Heisei !
A suivre...
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